Le Président Xi Jinping attendu à l'Institut Franco-Chinois de Lyon

Le président de la République populaire de Chine Xi Jinping fait escale en France cette semaine et notamment à Lyon, les 25 et 26 mars. D'importantes mesures de sécurité sont prévues en presqu'île et dans le 5e arrondissement qui abrite l'Institut Franco-Chinois où se rendra le dignitaire.

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L'institut Franco-Chinois au coeur de l'escale lyonnaise du président Xi Jinping

L'Institut Franco-Chinois, implanté sur les hauteurs de Lyon, dans le quartier Saint-Irénée, abrita de 1921 à 1946 l'unique université chinoise hors de Chine. Les Lyonnais avaient surnommé le site le "Fort des Chinois". Il appartient aujourd'hui à l'université de Lyon et au Crous qui héberge des étudiants venus du monde entier. Il constitua un point de rencontre culturel et intellectuel très important entre Lyon et la Chine. La création de cet Institut découlait d'une volonté d'ouverture de la Chine aux études occidentales. En 2008, un modeste musée retraçant les grandes heures de l'Institut avait ouvert sur le site. Deux salles présentaient des portraits d'étudiants, des pièces historiques et des rétrospectives de cette période. 

La visite du président Xi Jinping est l'occasion d'inaugurer officiellement un musée plus ambitieux et un centre plus largement consacré à la promotion des relations sino-lyonnaises. Au rez-de-chaussée du bâtiment, c'est une grande salle muséale de 225 m² qui doit être inaugurée le 26 mars. Pour l'occasion, les inscriptions chinoises à l'entrée du fort ont été redorées et deux plaques seront apposées.... les reportages à suivre. 


Des relations culturelles et commerciales ancestrales entre Lyon et la Chine

Les relations entre Lyon et la Chine ont débuté dés le 16e siècle avec les Jésuites. Elles se sont poursuivies aux 18e et 19e avec l’aventure commerciale des soyeux, des négociants en soie et des industriels en Extrême-Orient. Ces échanges économiques liés à l'industrie de la soie étaient soutenus par la Chambre de commerce de Lyon. Objectif : instaurer des relations directes avec la Chine et contourner le monopole anglais sur la distribution des soieries chinoises. Les relations commerciales se sont ensuite renforcées par des échanges économiques dans le domaine de la mécanique, de la chimie et du secteur médical. 

Mais le secteur textile, les relations commerciales et industrielles ne sont pas les seuls éléments reliant la capitale des Gaules à la Chine. Lyon occupe une place de premier rang dans l'histoire des relations politiques et culturelles entre la France et la Chine grâce notamment à la création de l'Institut Franco-Chinoisde Lyon (IFCL). Une université qui a permis l'épanouissement des relations de Lyon avec la Chine durant la première moitié du 20e siècle. Mais déjà, deux décennies avant la création de l'IFCL, Lyon était la seule ville de France à proposer un enseignement portant sur la civilisation d'Extrême-Orient et sur la langue chinoise. Un enseignement assuré par l'orientaliste Maurice Courant, également professeur à l'université de Lyon. Il devint d'ailleurs titulaire de la seule Chaire universitaire de Chinois en France, créée à Lyon en 1913.


Des années 20 aux années 40, cet Institut universitaire a été hébergé dans le fort Saint-Irénée, sur les hauteurs de Lyon, dans le 5e arrondissement. Une histoire méconnue mais qui a cependant été préservée dans un micro-musée situé au coeur même de l'Institut. Seule université chinoise hors des frontières de Chine, l'Institut a accueilli durant un quart de siècle, 473 étudiants (et étudiantes) chinois. La création de cette enclave culturelle et universitaire chinoise en France avait également été soutenue par des personnalités locales, dont le maire de l'époque Edouard Herriot. C'est l'Association universitaire franco-chinoise, déclarée officiellement le 3 août 1921, qui a été chargée de la gestion de l’IFCL. Ce dernier fonctionne comme une école préparatoire, permettant aux étudiants de s'imprégner de culture française et de parfaire la pratique de  la langue avant d'intégrer l'université. Ces étudiants recevaient ensuite des formations à la fois théoriques et pratiques dans des domaines aussi variés que la médecine, la chimie, le commerce, le textile, l'aviation, les lettres ou encore l'agriculture. Près du tiers des étudiants chinois accueillis en France ont d'ailleurs soutenu une thèse. 
Retour sur l'histoire de l'Institut Franco-Chinois de Lyon - Reportage de E.Rosso et O.Denoyelle (montage AS.Saboureau) - intervenant : Christophe Meunier (responsable service relations internationales Grand Lyon)

L'Institut a formé de jeunes intellectuels, écrivains, architectes ou encore scientifiques, préalablement triés sur le volet en Chine. Des élites chinoises en formation en France qui oeuvrèrent par la suite pour l'avenir de leur propre pays. Des étudiants officiellement choisis, loin des remous provoqués par l'épisode la marche sur Lyon (*). Cet événement marqua la fin du Mouvement travail-études

Le mouvement travail-études a été élaboré par Li Shizeng dés 1902. Il fonda 10 ans plus tard, l'Association travail-études en France. En deux ans, 140 Chinois se rendirent en France. Le mouvement était alors très populaire en Chine. Les participants voyant là une opportunité d'obtenir un meilleur niveau d'instruction. Mais, à la fin de la première guerre mondiale, les étudiants-travailleurs chinois rencontrèrent de grandes difficultés économiques (bas salaires, chômage, fermeture des usines, aides économiques insuffisantes....). Le mouvement fut alors considéré comme un échec. 


(*) La marche sur Lyon : à quelques jours de l’arrivée à Lyon des étudiants chinois en septembre 1921 (choisis par concours à Pékin, Shanghai et Canton), quelque 116 Chinois venus de Paris et des autres villes françaises avaient convergé à Lyon pour manifester leur désir d’être déclarés étudiants, sans concours. Ils ont été expulsés en octobre 1921. 

Lire aussi : A qui profite la visite du président chinois à Lyon ?

Le saviez-vous ? La Bibliothèque municipale de Lyon possède l’un des plus importants fonds chinois de France. Composé de 60 000 documents et accessible à tous publics, il ne cesse de s’enrichir grâce à des acquisitions, des dons, des échanges. Il est issu de l’ancien Institut franco-chinois (IFCL)
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