En attendant la 2e édition du festival Peinture fraîche, street art, (1-17 mai) à Lyon 7e, voici un guide qui vient de paraître pour mieux ouvrir les yeux sur la galerie à ciel ouvert de cet art de la rue dans la capitale de Rhône Alpes, «Art urbain» de Sarah Fouassier.
Ce guide m’a décomplexé de ne pas connaître toutes les subtilités de l’art urbain. Je suis un piéton qui aime marcher le nez en l’air et en bon lyonnais, j’aime trabouler et prendre les chemins de traverses de la presqu’île, à la rive gauche en passant par la Croix Rousse. Au fil des promenades, on croise de plus en plus de peintures murales de tous les styles. Mais qui se cache derrière ? Pourquoi est-ce un phénomène assez récent à Lyon ? Quelles sont les techniques ? Autant de questions auxquelles répond de façon impressionniste Sarah Fouassier, journaliste et photographe notamment pour le Petit Bulletin et Hétéroclite, dans ce Lyon city guide «Art urbain».
Les territoires de l’art urbain
En feuilletant son guide, elle me donne envie de m’organiser un peu plus dans la visite urbaine de Lyon sur la trace des traces, des graffs, des tags et des fresques d’art urbain. Elle propose ainsi des parcours qui dessinent à leur façon une sorte de géographie artistique de la ville. Sans surprise, certains quartiers font le plein sur les murs à commencer par la Croix Rousse, plateau et pentes. Sur le plateau, le street-art est davantage représenté que les autres techniques, avec, par exemple, le plus célèbre et ancien d’entre eux, «le mur des canuts» de Cité création ou tout en bas sur les bords du Rhône, la fresque de FAILE pour prendre l’une des plus récentes.Mais ce sont sans aucun doute les pentes de la Croix Rousse, lieux traditionnellement créatifs qui rassemblent le plus d’œuvres aux techniques et supports les plus variés. Clin d’œil au passage aux yeux vairons de Bowie, collage de Big Ben. Pour vous y retrouver le guide met à disposition les cartes des circuits sur l’application Mapster. En espérant qu’elles seront remises à jour car le caractère éphémère rend très vite caduques les photos présentées.
Du vandalisme aux galeries d’art
A propos de techniques, l’un des atouts de cet ouvrage est de faire voir autrement les œuvres et de comprendre comment elles sont produites grâce à des focus sur des ateliers comme l’association Superposition au fort Saint-Laurent ou des rencontres avec des artistes comme Brusk surnommé le daron. C’est dire ! Et l’on parle graffiti, collage, pochoirs avec ou sans coulure, graff, street art et maintenant galeries d’art et donc marché. Les parcours évoluent. On est bien loin de celui qui se revendiquait du vandalisme. Brusk aujourd’hui travaille avec des galeries d’art. Evolution plus que révolution.Vous vous y perdez, tout comme moi avant de parcourir le guide ? Je vous recommande la lecture de l’interview de FLO81. C’est un passionné du graffiti depuis la naissance de ce siècle. Il nous donne la définition des deux grands piliers de cet art. «Le street art englobe le pochoir, le collage, la sculpture, les peintures décoratives dans la rue. (…) Le graffiti, c’est bomber des lettres avec le tag comme signature, et le graff comme dessin.»
Longtemps Lyon était un peu endormie dans ce domaine, comme l’a constaté Cart’1, 30 ans de peintures sur murs et notamment avec la «Demeure du chaos» et désormais programmateur de l’événement «Peinture fraîche». Aujourd’hui, les murs ont pris des couleurs et la parole. A tel point que l’exposition ou la réalisation de graffs et peintures deviennent des événements mis en scène.
L’essai transformé pour la 2e année de «Peinture fraîche» organisé à la Halle Debourg Lyon 7e du 1er au 17 mai, en témoigne.
« Art urbain » Lyon city guide de Sarah Fouassier aux éditions Hétéroclite