Rafle de la rue Sainte Catherine : "l'antisémitisme, une plaie qui ne se cicatrise pas", pour le président du CRIF Auvergne-Rhône-Alpes

Lyon a commémoré ce dimanche 9 février la rafle de la rue Sainte Catherine en 1943. Il y a 82 ans, la Gestapo sous les ordres de Klaus Barbie arrêtait à cette adresse 86 Juifs. Ce fut la plus grande rafle ciblant les Juifs pendant la guerre. Un patrimoine mémorial qui vient percuter l'antisémitisme d'aujourd'hui.

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De nombreuses personnalités de tous âges et de toutes confessions se sont rassemblées ce dimanche 9 février au 12 de la rue Sainte Catherine dans le 1er arrondissement de Lyon, non loin de l'Hôtel de Ville, pour se souvenir de la rafle de 86 juifs en 1943. Dans ces locaux de l'Union Générale des Israélites de France, la Gestapo avait tendu un piège aux bénévoles et aux nombreux réfugiés juifs à Lyon un jour de visite médicale et de distribution de vêtements.

99 personnes furent arrêtées, 86 seront ensuite envoyées à Drancy. La plupart mourront dans les camps de la mort à Auschwitz-Birkenau, Bergen-Belsen et Sobibor. Parmi eux, Simon Badinter, le père de Robert Badinter, décédé l'an dernier.

Faire front contre l'antisémitisme

Dans son discours le président du CRIF (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France) en Auvergne-Rhône-Alpes, Richard Zelmati a resitué ces premières semaines de 1943, 90 jours après que "Lyon soit entrée dans une nuit sans sommeil, dans la nuit nazie".

Après le débarquement des Alliés en Afrique du Nord, les armées allemandes occupent de nouveau Lyon le 11 novembre 1942. Une évocation du contexte de cette période difficile pour parler du présent.

"Si nous sommes réunis aujourd’hui pour pleurer nos morts et nous incliner devant leur mémoire, c’est aussi et surtout pour parler aux vivants, a affirmé avec force Richard Zelmati. Les commémorations n’ont de sens que si elles éclairent le présent et l’avenir. La mémoire des victimes de la Shoah nous engage ici et maintenant à transformer nos valeurs en actes. En écrivant ce discours, je me suis demandé ce que pourraient bien penser les victimes du 9 février 1943 de la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui. J’ai le vertige en imaginant leur regard plombant sur notre époque, à cet instant où, notamment depuis le 7 octobre 2023, l’antisémitisme a repris une vigueur inégalée et où les sources de détestation des juifs ont ressurgi avec une violence que l’on croyait éteinte."

Alors si le mot "commémorer" a encore un sens ce matin, c’est bien celui de faire front contre l’antisémitisme avec intransigeance, avec fermeté et courage." 

Un engagement d'aujourd'hui

Car les survivants et les témoins de l'assassinat des Juifs à Lyon ont tous disparu : Claude Boch, arrêté en juin 1944, est mort le 31 décembre 2023 et Robert Badinter, l'ancien ministre de la justice le 9 février 2024. Alors il faut s'engager. Comme le rappelle le maire de Lyon Grégory Doucet :

"Venir et revenir ici est, en plus d’un acte de compassion, un engagement individuel et collectif vis-à-vis des vies détruites, du devoir de mémoire, du combat toujours prolongé contre l’antisémitisme, le racisme et la haine".

Des lycéens du lycée Notre Dame de Bellegarde de Belleville sur Saône ont lu un texte à la commémoration de la rafle de la rue sainte Catherine à Lyon le 9 févier 2025 © Bénédicte Millau / France 3 Rhône-Alpes

Et puis il y a les plus jeunes, comme les lycéens du lycée Ampère de Lyon qui ont lu les noms des raflés. Et ceux du lycée notre Dame de Bellegarde de Belleville-sur-Saône, prêts à prendre la relève. Comme Romain Bouziane, 17 ans :

Pour nous il est très important aujourd’hui que la jeunesse s’engage. Aujourd’hui le devoir de mémoire est fait par la jeunesse, par nous. C’est notre travail de perpétuer cette mémoire, de ne pas oublier, pour ne jamais répéter les erreurs du passé.

Pour la première fois, Serge Klarsfeld, président de l'association des Filles et Fils de Déportés, celui qui a documenté chacune des rafles et chacun des convois partis vers les camps d'extermination, souffrant, était absent. D'où la nécessité que d'autres, plus jeunes, s'engagent, pour garder vivante cette mémoire.

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