Régionales 2021 en Auvergne-Rhône-Alpes, toutes les listes et le programme des candidats

Qui succédera à Laurent Wauquiez (LR) à la tête de la région Auvergne-Rhone-Alpes ? Pour élire leurs représentants au Conseil régional les 20 et 27 juin, les électeurs auront à choisir entre 9 listes. Leurs programmes détaillent les actions qu’ils envisagent pour la région.

Pour désigner leurs 204 représentants au Conseil régional, les habitants des 12 départements de la région Auvergne-Rhône-Alpes et de la Métropole de Lyon auront à choisir parmi 9 listes. Officielles à compter du 17 mai à 12 heures, ces listes et leurs programmes sont le résultat d’un long travail préparatoire. Et c’est dans un contexte fortement marqué par la crise du Covid 19 que les candidats vont devoir convaincre les électeurs.

Laurent Wauquiez, à la conquête d’un second mandat

Dernier à s’être déclaré candidat mardi 11 mai à Tarare dans le Rhône puis à Clermont-Ferrand dans le Puy-de-Dôme, rompant un suspens qui n’en était pas un tellement il était évident que le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes depuis la fusion des régions allait se représenter, Laurent Wauquiez (Les Républicains) entame sa campagne avec un bilan et un programme.

Un bilan qu’il appuie sur "la bonne gestion de l’argent public, l’égal respect pour les territoires, la préférence pour le travail plutôt que l’assistanat et la solidarité envers nos ainés". Quant à son programme, il le base sur une priorité, trois domaines d’action et une stratégie "financée sans augmentation d’impôts". Reconnaissant que la sécurité "est d’abord la responsabilité de l’Etat" qui ne figure pas parmi les compétences de la région, il plaide pour "une mobilisation intégrale de tous les pouvoirs publics" et il en fait sa priorité pour le mandat à venir.

Répondant aux reproches qui lui avaient été adressés lorsqu’il avait mis en avant la préférence régionale, il dit "assumer d’accorder la priorité à nos entreprises, nos artisans, nos commerçants, dans les marchés publics" et vouloir "ramener la production et les emplois en Auvergne-Rhône-Alpes". La santé complète son programme avec l’environnement et la qualité de l’air qui devra devenir "la grande cause régionale du prochain mandat", notamment en développant les énergies renouvelables en étant "leader de l’hydrogène vert".

Andréa Kotarac, de la gauche au Rassemblement National

Le candidat le plus atypique est sans doute Andréa Kotarac qui conduit la liste du Rassemblement National. Né en 1989 en Haute-Savoie, il a commencé sa carrière politique très à gauche en étant proche de Jean-Luc Mélenchon, du Parti de Gauche et de la France Insoumise. Mais en 2019, il a radicalement changé d’étiquette politique en ralliant le Rassemblement National à quelques jours des élections européennes.

Conseiller régional depuis le 1er janvier 2016, il en a  démissionné en septembre 2019. Le voilà donc reparti à la conquête d’un siège, et pourquoi pas de celui de président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, en s’attaquant au bilan de la majorité de Laurent Wauquiez à qui il reproche "un manque de projet structurant, notamment la liaison en train entre Lyon et Clermont-Ferrand" pour laquelle il promet 100 millions d’euros d’investissement, les liaisons ferroviaires régionales étant un de ses axes de travail puisqu’il envisage aussi de renforcer celle entre Lyon et Saint-Etienne ou des lignes en Ardèche.

Pour le reste, son programme régional est une déclinaison de celui du Rassemblement National appuyant "la formation à des emplois non délocalisables" ou en renforçant la sécurité dans les TER.

Bruno Bonnell, candidat en "Auralp"

Le candidat de La République En Marche, du Modem et d’Agir n’a pas hésité à rebaptiser "Auralp" la Région Auvergne-Rhône-Alpes souvent nommée en raccourci AURA. Multipliant les vidéos à chacun de ses déplacements, cet ancien chef d’entreprise qui a connu le succès dans le monde du jeu vidéo est depuis 2017 député LREM de la 6ème circonscription du Rhône.

Pour lui, "Un président de région doit avoir une vision dans le temps long. Ma région je la pense en trois temps : 30 jours, 30 mois, 30 ans" a-t-il déclaré dans l’émission Dimanche en Politique du 28 mars sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. "Trente jours, c’est les mesures d’urgence qu’il faut faire le lendemain de l’élection pour rebooster l’économie, il vaut que les gens utilisent et consomment des choses en région ; 30 mois, c’est l’heure du bilan, c’est de dire on s’est trompés dans notre programme ou ça ne va pas assez vite ; 30 ans, ça veut dire penser la région en la projetant très loin : dérèglement climatique, maillage territorial…" Pour lui il faut "dynamiser le territoire" qui a vocation à devenir "vert et digital".

Fabienne Grébert, la candidate écologiste

Désignée tête de liste le 26 septembre 2020 lors de la convention des signataires de l’appel des Ecologistes pour la région Auvergne-Rhône-Alpes puis  choisie par 4000 militants le 25 février 2021, la conseillère régionale Haut-Savoyarde Fabienne Grébert porte les couleurs d’EELV en s’appuyant sur les résultats des "élections européennes et les récentes municipales qui ont porté aux responsabilités, dans toute la région et bien au-delà, des listes construites autour d’un projet écologiste et solidaire".

Son ambition est de constituer une nouvelle majorité "depuis les territoires jusqu’à la tête de l’Etat, pour réorienter les politiques publiques, repenser notre relation à la nature et changer nos modes de vie. Un projet pour une région du bien vivre, qui protège et prépare l’avenir, donne toutes ses chances à la jeunesse, accompagne ses ainés". Pour elle "Crise écologique, démocratique, sociale, économique et sanitaire ne sont que les symptômes d’un monde qui ne fonctionne plus".

Najat Vallaud-Belkacem, une liste d'union à gauche

Pendant longtemps la désignation Najat Vallaud-Belkacem (PS) comme tête de liste d’union à gauche a été incertaine, jusqu’à son investiture conséquence de l’échec des négociations avec les écologistes. Mais voilà une femme rompue à toutes les subtilités du jeu politique, elle qui a été porte-parole du gouvernement, ministre des Droits des Femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports puis ministre de l’Education Nationale de 2012 à 2017, qui repart en campagne pour les élections régionales avec comme leitmotiv « l’Alternative » (c’est la dénomination de sa liste soutenue par le Parti Socialiste, le PRG, la Gauche Républicaine et Socialiste, Cap Ecologie, le Partit Occitan et le Parti Communiste Français de l’Allier notamment), se positionnant clairement en opposition à Laurent Wauquiez et son équipe.

Son programme, elle l’articule autour de "trois idées simples, et fortes". La première "relancer un véritable dynamisme économique" en créant de l’emploi, notamment dans la transition écologique. Viennent ensuite "la justice sociale et l’égalité des chances grâce à des services publics efficaces, modernes dans l’éducation,  la formation professionnelle, la santé, les transports, la sécurité du quotidien, le logement ou la culture". Enfin Najat Vallaud-Belkacem souhaite "une région solidaire qui prépare l’avenir et qui investit tout de suite" pour surmonter les effets de la crise sanitaire et du changement climatique.

Cécile Cukierman, une autre liste d'union à gauche

A la tête de la liste regroupant Génération Climat, Ensemble !, La France Insoumise et le Parti Communiste Français, la sénatrice de la Loire Cécile Cukierman ne se laissera peut-être pas prendre au jeu des questions sur les particularités de la région car ses réseaux sociaux sont ponctués d’un quizz où chaque jour elle pose une question. La réponse apportée le demain lui permet de développer telle ou telle partie de son programme.

Il a été construit à partir d’un outil participatif en ligne, régulièrement mis à jour et articulé autour de "3 axes complémentaires les uns avec les autres : le bouclier social, la bifurcation écologique et les principes de démocratie et d'émancipation du citoyen", affirmant que le "principe d'écologie ne peut être séparé de l'idée de justice sociale".

Chantal Gomez, la "candidate des travailleurs"

Déjà candidate en 2015, l’Iséroise Chantal Gomez qui n’avait pas dépassé le stade du premier tour, a été ensuite candidate aux élections européennes de 2019. Et si elle dit parfois ne pas avoir de programme spécial pour la région, celle qui est soutenue par les deux figures emblématiques de Lutte Ouvrière Arlette Laguiller et Nathalie Arthaud veut "faire entendre le camp des travailleurs". Dans sa circulaire de campagne, elle estime qu’ "Ils constituent la seule classe capable de renverser le pouvoir des conseils d’administration, des grandes entreprises et des banques, et de réorganiser la société en mettant fin à la dictature du grand capital et à tous les privilèges de classe !".

Shella Gill défend la liste « Union essentielle »

Shella Gill, naturopathe, est la tête de liste d’ « Union essentielle ». Originaire du Rhône, elle appelle les citoyens à « reprendre nos vies, nos droits et l’avenir de notre pays en main ». La candidate lance un appel afin de « replacer le citoyen au cœur de l’action publique pour une démocratie participative, redonner à chacun libertés et droits fondamentaux dans le respect de l’individu, axer nos actions sur le bien commun et non sur le profit que quelques-uns, mettre la loi et le droit au service des citoyens, sans aucun passe-droit, agir pour répondre à l’urgence des enjeux sociétaux (éducatifs, sanitaires, économiques, écologiques et environnementaux), bannir la corruption et donner un cadre éthique à l’action publique ».
 

Farid Omeir conduit la liste « Agir pour ne plus subir »

Farid Omeir est la tête de liste d’«Agir pour ne plus subir », soutenue par l’UDMF, Union des Démocrates Musulmans Français, mouvement qui se défend d’être un parti communautaire. Agé de 34 ans, cet enseignant né à Lyon a été candidat aux élections métropolitaines de Lyon en 2020. Il dénonce des « projets de loi liberticides comme le projet de loi  sur le séparatisme ». Il explique : « Face à l'islamo-diversion En Marche dans notre pays, ces élections seront donc un moment d'expression décisive pour construire ensemble les changements indispensables au développement de nos territoires. Il est urgent de contrer les dérives identitaires actuelles qui détruisent, de l'intérieur, nos principes républicains pour nous attaquer enfin aux défis qui nous concernent tous ». Selon son parti, « L’école de la République a clairement montré qu’elle n’était pas en capacité d'assurer sa mission pédagogique en distanciel ». Il poursuit : «  L'accompagnement, la formation et l'investissement » auprès des entreprises françaises « est donc une nécessité pour l'avenir et la compétitivité de notre pays ».
 

 

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