Voilà deux ans que les platines étaient au repos du côté de Gerland. Hier, mercredi 25 mai, enfin le public a pu renouer avec l'ambiance électrique propre aux nuits sonores. Bernadette, DJ grenobloise, a envouté les amateurs du genre.
Le festival de musique électronique organisé par l'association Arty-Farty depuis bientôt 20 ans a fait son retour, hier mercredi, après deux ans d'absence pour cause de pandémie.
L'ancienne usine d’électroménager Fagor-Brandt, située dans le quartier de Gerland à Lyon, a notamment accueilli la DJ Bernadette.
Elle est très chouette
Derrière ce prénom un brin désuet, une jeune femme, tout ce qu'il y a de plus contemporain, une DJ bien dans son époque, qui souhaitait rendre hommage à sa grand-mère.
Chloé, de son vrai prénom écume les salles de concert. née à Grenoble, il y a 28 ans, la DJ enchaine les morceaux derrière ses platines, sa chevelure brune et bouclée remuant au rythme des sons envoyés par les enceintes.
« J’aime travailler sur les rythmes, explique-t-elle. C’est l’évolution du rythme à travers un set que je vais rechercher. Et je passe généralement des sons colorés, chaleureux qui dégage de la lumière, même si des fois ça va être plus sombre c’est sombre mais chargé, je ne vais pas être dans le minimal. »
Move Ur gambettes avec Bernadette
Bernadette creuse son sillon dans un milieu artistique encore très masculin. « Pourquoi dans notre société quand on est une femme, on ne va pas être attiré par de l’électro? on ne va pas devenir DJ? Pourquoi on ne fait pas ça? demande-t-elle. Je me rends compte que l’on est énormément genré dans notre société. Et les instruments de manière générale sont genrés, moi j'ai commencé avec de la harpe, c'est genré au féminin. Maintenant on pourrait un peu casser les codes et permettre aux femmes de s’exprimer dans ce milieu-là. »
En parallèle de sa musique, La DJ a créé un collectif Move Ur gambettes où elle donne des cours de mix entièrement dédiés aux femmes. Pierre-Marie Oullion, un des directeurs artistiques de Arty-Farty l'accompagne sur ce projet.
« Ces ateliers nous ont permis d’avoir une quarantaine d'élèves, à qui on propose des dates, ce qui nous permet d’avoir des plateaux plus paritaires qu’avant et d’avoir une représentativité féminine plus importante. Là, aux nuits sonores, on est presque à la parité, ce qui n'était pas envisagé il y a 5-6 ans. »
Un public conquis
Déprogrammée l'an dernier, Bernadette attendait ce festival avec impatience. Une envie largement partagée par le public à entendre les festivaliers à la sortie de son set. "Bernadette, dit un spectateur emballé, moi je suis venu entre autre pour elle, et je ne suis pas déçu", un autre précise, enthousiaste "la scène à 360° : trop top"
Les nuits sonores se poursuivent jusqu'à dimanche. Demandez le programme....