Cocktails Molotov, jets de pierres, guet-apens, les pompiers sont de plus en plus visés par des agressions dans certains quartiers sensibles. Dans le Rhône, ils déposent actuellement une plainte par semaine en moyenne.
Cocktails Molotov, jets de pierres, guet-apens, les pompiers sont de plus en plus visés par des agressions dans certains quartiers sensibles. Dans le Rhône, ils déposent par moins d'une plainte par semaine en moyenne.A Vénissieux, un véritable guet-apens
Dernièrement, les secouristes ont été particulièrement pris à partie dans le quartier des Minguettes, à Vénissieux. Dans la nuit du 24 au 25 octobre, ils sont entraînés dans un véritable guet-apens : "des poubelles avaient été disposées sur la chaussée en arc de cercle pour bloquer l’accès, des barrières de chantiers installées pour empêcher le demi-tour, et ils ont essuyé des jets de cailloux et de cocktails Molotov", rapporte le syndicat SUD dans un communiqué.
Appel à la grève
Les pompiers du Rhône sont appelés à la grève et à manifester lundi 6 novembre, dans le 7ème arrondissement et jusqu'à la préfecture de Lyon, pour dénoncer les agressions qu’ils subissent régulièrement en intervention. Ils dénoncent "une réponse judiciaire non-adaptée", et demandent notamment l’anonymisation de leurs plaintes, ou encore la possibilité d’avoir recours à une caméra embarquée pour filmer identifier les auteurs des agressions en intervention.
La région la plus touchée de France
La tendance est à l'augmentation du nombre d'agressions. En 2015, 250 plaintes pour agressions ont été déposées dans le Rhône, contre 154 en 2014. "Auvergne-Rhône-Alpes est la région où le taux d’agression est le plus élevé de France", explique Rémy Chabbouh, secrétaire général du syndicat. Au-delà du Rhône, c'est en effet plus largement dans la région que ces actes se multiplient. A Valence, dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre dernier, des pompiers étaient également visés par des jets de pierres, alors qu'ils intervenaient sur des voitures en feu. Les pompiers craignent pour leur intégrité, mais aussi, et surtout, pour les risques qu'impliquent ces entraves à leurs interventions de secours aux personnes.
Reportage de Renaud Gardette, Amanda Chaparro, et François Daireaux