La navette lyonnaise "Navya", a roulé dans les rues de Tokyo. C’est la première fois que le Japon autorise un véhicule autonome, sans poste de pilotage, à circuler sur route ouverte. Une 1ère réussie, qui ouvre à la start-up basée dans le Rhône, de belles perspectives en Asie.
Au début du mois de juillet, la navette "Autonom Shuttle" Navya, a roulé dans les rues de Tokyo. C’est la première fois que le Japon autorise un véhicule autonome, sans poste de pilotage, à circuler sur route ouverte. Une première réussie pour Navya, qui ouvre à la start-up, basée à Villeurbanne et Vénissieux dans le Rhône, des perspectives en termes de partenariats avec le Japon et d’autres pays asiatiques.
Une première Nippone
Les lyonnais connaissent bien cette navette autonome. Depuis 3 ans, Navya roule dans le quartier de confluence à Lyon, le long de la Saône.Chaque année, plus de 22 000 curieux l’empruntent pour circuler dans ce secteur uniquement piétonnier.
Pour tester sa navette dans des rues avec de la circulation, et franchir un nouveau palier technologique, la start-up lyonnaise a donc choisi le Japon, un pays friand des nouvelles technologies. Pendant 3 jours "Navya" a donc circulé "en route ouverte" dans le quartier Minato Ward, le quartier Tokyoïte des ambassades. Un quartier au trafic plutôt calme mais qui permet de confirmer que la navette est capable de s’insérer en toute sécurité dans la circulation réelle.
Partenariats : perspectives augmentées
La réussite de cette expérimentation réjouit le président du Directoire de Navya, Etienne Hermite. "Le fait de démontrer qu’on est capable, avec un niveau de sûreté et sécurité important, de faire rouler des navettes sur route ouverte, dans un trafic avec des piétons, des cyclistes, est de nature à augmenter la confiance que peuvent avoir les partenaires potentiels japonais".
A souligner que fin juin, Navya a également signé un partenariat avec l’équipementier automobile "Esmo Corporation", qui s’est engagé à lui apporter 20 millions d’euros. Un partenariat présenté comme stratégique par Navya. Outre la coopération en matière de recherche et développement, Esmo Corporation aidera la start-up lyonnaise à s’implanter sur le marché sud-coréen, et au-delà, dans d’autres pays comme le Japon ou la Chine.
Nouvelles technologies et nouvelles lois
Le 18 juin dernier, l’assemblée nationale a voté la "Loi Orientation Mobilité". Un volet est consacré aux expérimentations de véhicules autonomes. "Il faut attendre la publication des décrets d’application", ajoute Etienne Hermite, "mais nous espérons que d’ici 2021, dans le cadre de règlementations précises, nous serons en capacité d’expérimenter nos navettes autonomes en pleine rue, et sans opérateur de sécurité embarqué".En effet, les lois ne permettent pas aujourd’hui de faire circuler ces navettes sans la présence d’un agent à Lyon , et précisément un agent du Sytral chargé de passer le véhicule en mode manuel pour le manœuvrer en cas d’urgence.
Navya, aujourd’hui et demain
A ce jour, 120 navettes Navya sont en test dans 20 pays comme la Suisse, l’Australie, le Canada, les Etats-Unis (Las Vegas) ou encore Singapour. "On déploie commercialement des expérimentations auprès d’opérateurs publics ou privés, intéressés par un développement commercial ultérieur. Dès que les lois de leurs pays le permettront", précise Etienne Hermite. Le président du directoire de Navya ne s’avance pas sur la date de ce développement commercial. "Nous faisons en sorte que la technologie soit prête."Aujourd’hui la société compte 240 salariés en France (environ 200 sur les sites de Villeurbanne et sur la chaîne de montage de Vénissieux) et une trentaine aux Etats-Unis. L’ouverture de nouveaux partenariats, en Asie notamment, pourrait doper la fabrication de la navette lyonnaise.