Alors que les membres d'associations et de collectifs manifestaient, dans le cadre de la semaine de l'hospitalité organisée par la Métropole de Lyon, devant un squat à Villeurbanne, les occupants ont été évacués par les forces de l'ordre ce mercredi 13 octobre en début d'après-midi.
Associations et collectifs ont manifesté ce mercredi 13 octobre dans la matinée devant la Mairie de Villeurbanne, en ce premier jour de la semaine de l'hospitalité organisée par la Métropole de Lyon. Les manifestants luttent contre le mal-logement et dénoncent les expulsions à répétition.
En fin de matinée, les manifestants se sont rendus devant un squat à Villeurbanne occupés par des demandeurs d'asile et des sans-papiers déjà expulsés du squat de Feyzin le 16 septembre 2021. En début d'après-midi, les forces de l'ordre sont intervenues pour procéder à l'expulsion. Des occupants se sont alors réfugiés sur le toit de l'immeuble. Des négociations ont dues être entamées via une grande échelle.
Plus tôt dans la journée, l'un des occupants, père de famille, confiait à notre équipe sur place : ''On habite ici depuis une semaine dans le squat à Villeurbanne après avoir été expulsé de Feyzin. On a demandé un logement, mais on ne nous a pas trouvé de solution. Avec nous, il y a des sans-papier, des demandeurs d’asile, des mineurs isolés, des personnes avec des papiers. La Ville de Villeurbanne est au courant de notre situation''.
Un rassemblement qui dénonce ''l'hypocrisie des élus''
''L'idée pendant cette semaine de l’hospitalité, explique un membre d'un collectif, c'est d'être présents pour dire qu’il y a énormément de gens dans la rue, y compris ceux qui dans le cadre de la loi devrait avoir un hébergement de la part de l’Etat ou des différentes collectivités. On dénonce l’hypocrisie : il y a des élus qui soutiennent les squats tandis que d’autres expulsent les occupants, notamment la Métropole qui est propriétaire d’un certain nombre de bâtiment dont celui-ci. Il y a une contradiction. Pour nous l’hospitalité commence par arrêter les expulsions et se poser autour d’une table pour réfléchir à comment faire pour qu’il n’y ait personne dans la rue.
On a l’impression que la semaine de l’hospitalité est plus une opération de communication qu’une vraie semaine de réflexion. Le collectif sans papier de Lyon, le collectif migrant 69 n’ont même pas été invités…Les intervenants ont été triés…''
La Métropole de Lyon se défend de toute hypocrisie. ''Le problème, explique Renaud Payre, vice-président en charge de l'Habitat, c'est qu'on raisonne dans l’extrême urgence. On peut le faire et on l’a fait mais il faut se donner un cap, se projeter sur cinq ans ou plus. Il faut améliorer le logement, l’hébergement et l’hospitalité. Il faut être sur plusieurs combats. Nous avons du patrimoine qu’il faut dédier le plus possible à nos projets. L’un des projets phare est d’augmenter la part de logements sociaux dans notre Métropole. Il faut produire plus de logements abordables. Beaucoup de familles n’arrivent plus à se loger dans cette Métropole. En logement social, il y a dix demandes pour une seule satisfaite, sur toute la Métropole''.
Avant de poursuivre : ''La semaine de l’hospitalité c’est un ensemble de conférence, de débats, d’échanges et d’engagement de la Métropole de Lyon, de la Ville de Villeurbanne, de la Ville de Lyon, autour de l’accueil et de l’hospitalité des personnes exilés, qui sont dans la rue. Les associations et les collectifs ont été conviés, mais je ne veux pas polémiquer''.
Le 16 septembre dernier, 200 personnes avaient été expulsées du squat de Feyzin. La plupart des familles avaient été relogées à Saint-Priest, d'autres avaient occupé temporairement un gymnase. Le reste des occupants avaient été élu domicile dans ce squat à Villeurbanne. Les forces de l'ordre doivent les évacuer.