Sabotage d'une usine à béton : un représentant de Youth Climate Lyon devant la justice

Un militant écologiste comparaît au civil devant le tribunal judiciaire de Lyon ce 6 novembre. En mars dernier, des activistes de Youth for Climate Lyon et Extinction Rebellion avaient bloqué le site de Béton Lyonnais, entreprise située à Décines-Charpieu dans le Rhône.

L'audience du procès de Marin Bisson, porte-parole lyonnais de l'association Youth for Climate se tient ce lundi 6 novembre à 15 heures devant le tribunal judiciaire de Lyon. Le jeune homme est assigné en justice par l'entreprise Béton Lyonnais après une action de blocage en mars dernier.

Marin Bisson se dit confiant et affirme qu'il s'agit davantage d'un "procès bâillon" : "il y a peu d'arguments juridiques qui tiennent et pour nous, il s'agit surtout d'une volonté de nous intimider", explique le porte-parole du groupe au téléphone.

Béton Lyonnais demande 150 000 euros de réparation, dont 100 000 euros de préjudice d'exploitation et 50 000 pour préjudice d'image. "Si l'entreprise a perdu des contrats, ce n'est pas de notre fait, mais bien de son activité qui met en danger l'eau potable et l'environnement", assure Marin Bisson.

L'affaire est jugée au civil. Aucune poursuite pénale n'est engagée actuellement contre le militant, ni contre Mélissa Ghomman, riveraine de l'entreprise, elle aussi assignée en justice alors qu'elle n'aurait pas été sur les lieux lors de l'action du 4 mars. "Béton Lyonnais nous cite directement devant les juridictions, alors que les services de police et le procureur ne nous poursuivent pour l'instant pour aucune infraction", explique Marin Bisson. 

Un comité de soutien est organisé dès 14h30 devant le tribunal judiciaire de Lyon.

Accès entravé

Le 4 mars 2023, Youth for Climate Lyon et Extinction Rebellion avaient fait un "happening" sur le site de Béton Lyonnais, une petite entreprise familiale localisé chemin de la Rize à Décines-Charpieu. Les militants dénonçaient l'implantation de la société proche d'une zone agricole et d'un captage d'eau potable. À l'aube, ils avaient déposé des gravats pour empêcher le passage des bétonnières. Des réservoirs d’essence et un concasseur avaient également été sabotés.

Présente depuis 1993 près d'une zone de captage d'eau potable, l'activité a été épinglée à plusieurs reprises par les inspecteurs de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL). 

En septembre dernier, l'entreprise était poursuivie au pénal pour atteintes à l'environnement et non-respect des mises en demeure préfectorales.

Dans la liste des griefs retenus fin 2019 : une fosse à vidange creusée sans autorisation et un forage sauvage dans les eaux souterraines. Le comblement de la fosse et le bouchage du forage ne seront effectués qu'un an et demi plus tard. Le bétonnier avait été condamné pour l'entreposage irrégulier de déchets métalliques en 2011.

Enfin, le 14 septembre dernier, devant le tribunal judiciaire de Lyon, la procureure a requis 50 000 € d'amende. Les parties civiles, parmi lesquelles figure la Métropole de Lyon, lui réclament par ailleurs plus de 8 000€ de dommages et intérêts. Ce jugement a été mis en délibéré au 16 novembre prochain.

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