Si la nouvelle réglementation a permis aux gérants de bars et restaurants de Lyon d'installer leurs terrasses avec deux mois d'avance, elles sont loin de faire le plein alors que le mois de mai touche à sa fin. En cause : la météo peu clémente de ce printemps 2024.
"On a 38 couverts en intérieur et une trentaine en extérieur. Si on peut exploiter la totalité de la terrasse, on double la capacité. On compte dessus, mais on n'a pas eu le temps de le faire (...) Sur la saison estivale qui arrive, on espère que la météo sera de notre côté", Cyril Scabello, directeur d'un restaurant lyonnais du 6ᵉ arrondissement de Lyon, veut rester confiant.
Terrasses : installation au 1er mars...
"La météo ne nous a pas vraiment aidés. Depuis le 1er mars, on n'en a pas profité. On a eu 3 ou 4 journées qui nous ont permis d'en profiter et de servir des gens dehors", explique Cyril Scabello, directeur d'un restaurant lyonnais du 6ᵉ arrondissement de Lyon.
Étienne Millot, autre gérant d'un café-restaurant du secteur, est tout aussi dépité. "C'est réglé comme du papier à musique : au quotidien, une petite averse au mauvais moment. On a une quinzaine de journées de beau temps en deux mois et demi". Pour ce professionnel, "la joie d'une anticipation" de l'installation des terrasses a été de courte durée.
Même écho pour Béatrice Collin, gérante d'un concept-store tout proche. Froid, pluie... sa terrasse n'a été vraiment utilisée que trois ou quatre jours depuis le 1er mars. "Si on a fait terrasse pleine trois ou quatre fois, c'est le bout du monde", estime-t-elle. "En plus, c'est une grosse manutention, pour aucune rentabilité".
... la fausse bonne idée ?
Les terrasses de Lyon sont soumises à un nouveau règlement depuis ce 1er mars 2024. Ce nouveau règlement avait été dévoilé en juin 2023. Avec l'étendue de la période, du 1er mars au 1er novembre, les professionnels de la restauration peuvent disposer de trois mois supplémentaires pour installer leurs terrasses saisonnières : deux mois de plus au printemps et un mois de plus en automne.
L'installation anticipée des terrasses, au 1er mars, n'était pas une demande pour Béatrice Collin. Elle s'en explique. "Je n'avais pas une véritable envie d'installer la terrasse si tôt. Je trouvais qu'on sortait de l'hiver. À l'exception des fumeurs, les gens préfèrent être à l'intérieur à cette période. L'installation au 1er mai aurait été largement suffisante" assure-t-elle. Même si ce mois de mai n'a pas été clément. La gérante n'a pas réellement vu d'avantage d'une installation anticipée de sa terrasse. D’autant plus que "pendant le mois de mai, les gens ont pris des vacances et le 6ᵉ (arrondissement) s'est beaucoup vidé".
On démonte fin octobre
En revanche, Béatrice Collin apprécie de pouvoir en disposer jusqu'à fin octobre. "Je trouve intéressant de pouvoir fermer plus tard, après fin septembre. Je trouve bien de pouvoir aller jusqu'à fin octobre. L'arrière-saison est plus profitable pour nous", indique-t-elle. La terrasse lui apporte une vingtaine de places supplémentaires.
Les restaurateurs misent donc sur un été clément et une arrière-saison ensoleillée. Quant à la clientèle, elle mise aussi sur un été qui va jouer les prolongations.