Le 9 décembre 2015 Sanofi annonçait avoir reçu le feu vert pour commercialiser son tout nouveau vaccin contre la dengue, une maladie tropicale transmise par les moustiques. Cette infection virale, était jusque-là impossible à prévenir. Deux ans plus tard ...le vaccin peine à être vendu!
Le laboratoire pharmaceutique avait décroché la première autorisation de mise sur le marché pour le Dengvaxia (vaccin pour la prévention de la dengue) au Mexique, où la maladie sévissait" gravement en 2015. À l'époque, le PDG de Sanofi Pasteur branche "vaccin", annonçait qu'à termes, la vente de ce vaccin pourrait générer plus d'un milliard de dollars par an.
Deux décennies de recherche
Sa mise au point a pris 20 ans et coûté 1,5 milliard d'euros d'investissements en recherche-développement et outil industriel. Selon les derniers résultats des études cliniques, le Dengvaxia offre une protection contre la Dengue de 66% aux individus vaccinés de 9 ans et plus, et évite à 80% le risque d'hospitalisation.La dengue était jusqu'à présent un défi pour la recherche pharmaceutique, car étant causée par quatre virus distincts, un vaccin efficace devait nécessairement induire une réponse immunitaire protectrice contre ces quatre sérotypes à la fois.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), cette maladie transmise par les moustiques est celle dont l'expansion mondiale est actuellement la plus rapide, avec près de 400 millions de nouvelles infections chaque année.
Susceptible d'entraîner une forte fièvre incapacitante, la dengue engendre aussi des douleurs osseuses et articulaires. La forme sévère de la maladie, la dengue hémorragique, tue 22.000 personnes par an, selon l'OMS. Environ 4 milliards de personnes y sont potentiellement exposées en Amérique latine et centrale, Afrique et Asie-Pacifique.
100 millions de doses produites par an en 2017
Considéré comme pas assez efficace, les millions de doses fabriquées pourraient être détruites. Il s'agissait pourtant d'un grand espoir de la lutte contre la dengue, mais le vaccin développé par le laboratoire Sanofi devait contrer les quatre formes du virus. Or, dans un communiqué, le laboratoire pharmaceutique évoquait, dès la mi-octobre, son intention de détruire des millions de doses de vaccins.Interpellé, le groupe Sanofi n’a pas démenti l’information, précisant seulement que "les emplois ne seront pas impactés".
Ce vaccin, attendu depuis 6 ans, est arrivé au Mexique puis s'est arrêté là, car son efficacité s'est révélée moins importante que prévu.