La Métropole de Lyon a lancé une mission humanitaire en début de semaine. Un avion affrété pour l'occasion a acheminé en Pologne des tonnes de matériel médical. Il a quitté Cracovie mardi soir, 13 avril, avec à son bord 46 réfugiés ukrainiens, principalement des femmes et des enfants. Tous sont arrivés à Lyon tard dans la soirée.
Il faisait nuit depuis longtemps lorsque l'avion humanitaire en provenance de la ville polonaise de Cracovie s'est posé sur le tarmac de Lyon Saint-Exupéry mardi soir. Des mères, certaines avec de très jeunes enfants dans les bras, ont débarqué sur le sol français. Des petits soigneusement emmitouflés et encore endormis, des mères épuisées aux traits tirés, partagées entre soulagement, tristesse et inquiétude.
En atterrissant à Lyon, ces réfugiées ukrainiennes ont débarqué en terre inconnue pour fuir les bombardements dans leur pays. Certains adultes prenaient l'avion pour la première fois, non sans un peu d'appréhension.
Deux des passagères, enceintes, ont été prises en charge par la clinique lyonnaise Natecia pour un suivi médical de leur grossesse et pour leur accouchement. L'une doit accoucher fin mai. A l'exception de ces deux femmes, les autres réfugiés accueillis à Lyon ont été conduits par car dans un gymnase de l'agglomération pour y terminer la nuit. Ils passeront probablement la suivante en attendant de disposer d'un hébergement pérenne.
Femmes et enfants pris en charge à Cracovie
Pour ces femmes et ces enfants déracinés par la guerre, le départ vers Lyon, en lieu sûr, s'est décidé très vite. Tout s'est même accéléré en quelques heures. Ces réfugiés ukrainiens sont arrivés à l'aéroport de Cracovie mardi en début d'après-midi. A la descente du bus rouge en provenance de la frontière ukrainienne, les membres de la mission humanitaire lyonnaise ont vu débarquer 36 personnes, essentiellement des femmes et des enfants, parfois désorientés.
Peu de bagages, juste l'essentiel. Mais certains étaient accompagnés de leurs animaux familiers, chats ou chiens, qu'ils n'ont pas pu se résoudre à laisser derrière eux. Tous ont été rapidement pris en charge par les bénévoles de la Croix-Rouge, les secouristes et les médecins lyonnais qui ont accompagné la mission. Pour les aider dans leur mission, une interprète les accompagne. La priorité : les rassurer, calmer les angoisses.
"J'ai vu deux dames qui ne sentaient pas bien, pas des choses graves, des douleurs au ventre. Je pense que c'était le stress de l'arrivée, de l'émotion..." raconte Anna La Mela-Jumel, médecin obstétricien de la clinique Natecia.
Deux femmes enceintes étaient du voyage. Elles ont été examinées avant de prendre l'avion. Une précaution pour s'assurer qu'elles pouvaient voyager en toute sécurité pour leur santé et celle de leur enfant à naître.
Autre priorité administrative : avant de repartir pour Saint-Exupéry, des agents de la Métropole de Lyon recensaient également toutes les personnes en partance pour la France et la capitale des Gaules. Après quelques heures d'attente dans l'aéroport, les passagers ont enfin pu embarquer.
Au final, ce sont 46 réfugiés ukrainiens qui ont quitté le sol polonais mardi en fin de journée. Une décision douloureuse.
Aller-retour humanitaire Lyon - Cracovie
Cette opération humanitaire a été mise en place par la Métropole de Lyon pour rapatrier des femmes enceintes prise en charge à Zythomyr, au Nord-Est de l'Ukraine. Le vol AP5369 devait initialement acheminer des collégiens en visite mémorielle à Auschwitz. Le voyage a été annulé à cause du déclenchement de l'offensive russe en Ukraine le 24 février dernier.
La Métropole de Lyon a alors décidé de transformer ce vol en mission humanitaire. Un double objectif. A l'aller, l'opération a permis d'acheminer plusieurs tonnes de matériel médical, de secours et d'hygiène. De l'aide aux réfugiés ukrainiens présents actuellement en Pologne mais aussi à destination des populations civiles bombardée par l'aviation russe. Au retour, ce sont des femmes enceintes, accompagnées d'enfants qui devaient être transportées vers Lyon.
La mission a été pensée et menée en partenariat avec la Protection civile et la Croix-Rouge. L'avion a quitté le tarmac de Lyon Saint-Exupéry lundi. Retour le lendemain soir à avec à son bord des femmes et des enfants.