TÉMOIGNAGE : "il faut que ces émeutes s'arrêtent !" Un homme entre la vie et la mort depuis l'incendie de Villeurbanne

Farès, père de famille de 29 ans, n'a pas hésité à sauver la vie d'une femme, dans la nuit du 28 au 29 juin dernier, alors qu'un incendie avait été provoqué par un engin incendiaire dans son immeuble de Villeurbanne. Ce samedi 1ᵉʳ juillet, le jeune père de famille est toujours plongé dans le coma après cet acte héroïque.

"On est fier de son geste", a déclaré cet après-midi Lazim à propos de Farès M., 29 ans. Le jeune chef d'entreprise, père d'un petit garçon à peine âgé d'un an, n'a pas hésité à se porter au secours d'une personne prise au piège de son appartement en flammes. Les faits se sont déroulés dans la nuit du 28 au 29 juin dernier à Villeurbanne. 

Un acte de bravoure

Avec sa femme et son petit garçon, Farès rentrait chez lui, dans le 6ᵉ arrondissement de Lyon, après un repas de famille. "En passant devant l'immeuble, il a vu les flammes et il est descendu de son véhicule. Il est monté une première fois dans l'immeuble après avoir mis son t-shirt autour de la tête pour se protéger", raconte Lazim. "Il en est redescendu avec une dame âgée. Des témoins ont vu qu'il était déjà fatigué", explique Lazim.

L'incendie qui a éclaté en pleine nuit est particulièrement violent. 

N'écoutant que son courage, il est tout de même remonté au 6ᵉ étage de l'immeuble "pour voir si d'autres personnes avaient besoin d'aide". Le jeune homme est un gaillard de 29 ans, avec une farouche envie d'aider chevillée au corps. "Farès a mis sa vie en danger pour aider les autres, je ne sais pas s'il en était conscient". Mais, les vapeurs toxiques ont eu raison de sa résistance. Il a inhalé trop de fumées, ses poumons n'ont pas résisté. "Lorsqu'il est redescendu, il s'est brutalement écroulé", conclut Lazim. 

Aussitôt pris en charge par les secours, le jeune homme a été évacué dans un état désespéré à l'hôpital Edouard Herriot par le SAMU. Bilan : un pronostic vital engagé. Plongé dans le coma depuis son acte de bravoure, Farès n'avait toujours pas repris connaissance ce samedi après-midi, d'après sa famille présente à son chevet. Son pronostic vital est toujours engagé à l'heure où nous écrivons. 

"On vit le pire !"

Chef d'entreprise, Farès est un homme qui a le souci d'autrui. "Mon frère est beaucoup dans l'aide, dans l'entraide. Il fait tout pour apporter son aide aux autres. Il est très protecteur", explique Lazim. Son immédiate évacuation vers l'hôpital est malheureusement passée sous les radars. Au moment de l'incendie, le bilan fait état de "quatre blessés légers". Nulle mention du jeune homme évacué un peu plus tôt. Au moment du drame, pour les autorités, "le pire a été évité". Une petite phrase terrible pour la famille plongée dans l'angoisse lorsqu'ils la découvrent dans la presse. "Nous aujourd'hui, on vit le pire !", résume Lazim sur Farès, ce jeune héros, d'une voix calme. Si les proches de Farès ne réclament rien, le geste courageux de leur frère ne doit pas tomber aux oubliettes. La famille a été en contact avec le maire de Villeurbanne. Les autorités ont fait amende honorable. Lazim en est certain, Farès n'aurait pas fait de vague après son geste : "On connait Farès, il ne veut pas entendre parler d'acte héroïque. Il n'attend pas la moindre reconnaissance !"

Prise de conscience

La famille du jeune homme a très vite été contactée par la police. Le mineur soupçonné d'avoir provoqué l'incendie dans l'immeuble villeurbannais a été interpellé. Lazim est amer : "On se dit que ce jeune n'a pas conscience de ce qu'il a fait. On espère qu'il prendra conscience que Farès est père de famille". Son petit garçon va avoir un an dans trois semaines. Et, il poursuit :

Farès a sauvé la vie de cette dame. Il a aussi sauvé la vie de ce jeune qui aurait pu avoir la vie de cette femme sur la conscience !

Lazim M.

Sur les violences urbaines qui ont conduit à ce drame, Lazim M. est mesuré et sans acrimonie. "Il faut que ces jeunes prennent conscience. On aimerait que ça s'arrête", explique-t-il. Cette famille attend-elle une sanction ? "Il n'y a aucune sanction à la hauteur de ce que l'on vit aujourd'hui". 

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