Les parents d'élèves de l'école Jean Vilar de Vaulx-en-Velin se sont mobilisés ce vendredi 25 mai pour alerter sur une insécurité devenue extrême. Vendredi dernier, des coups de feu ont été tirés dans le cadre d'un règlement de compte. Des élèves ont dû être confinés par les enseignants.
Les parents d'élèves de l'école élémentaire Jean Vilar, à Vaulx-en-Velin dans le Rhône, se sont mobilisés devant l'établissement vendredi 25 mai au matin, pour alerter les autorités sur l'insécurité dans laquelle vit cette école élémentaire.
Coups de feu devant l'école
Vendredi 18 mai, 17h10. Alors que les élèves sortent de leurs activités périscolaires, selon différents témoignages, un individu approche de l'école en courant, poursuivi par un malfaiteur armé. Selon des témoins, l'agresseur aurait tiré plusieurs coups de feu à proximité de l'école, en hurlant à sa victime "je vais te fumer !"
Selon des témoignages de riverains et de l'équipe pédagogique, des enseignants, aidés de parents d'élèves, confinent alors les élèves encore présents au moment des faits, et les regroupent, assis, pour les protéger d'éventuelles balles perdues.
Le jeune homme poursuivi est ensuite passé à tabac sous les yeux de plusieurs témoins. Les enfants sont choqués, des mères d'élèves sont en pleurs.
Règlements de comptes
Cette course poursuite serait liée à une rivalité de clans, sur fond de trafics de drogue dans le quartier du Mas du Taureau à Vaulx-en-Velin. La victime présumée et 5 suspects ont été interpellés dans la soirée. Mais selon des sources policières, aucune arme n'a été retrouvée, ni aucune douille, sur le parcours de la course poursuite.
Une mère d'élève rapporte que trois semaines plus tôt, une petite fille a vu des hommes armés devant l'école. Les enseignants avaient alors déjà dû procéder à une mesure de confinement des élèves dans les classes, en suivant les procédures anti-attentats. La police, qui a interrogé la témoin mineure, n'était pas en mesure de confirmer la présence d'armes à feu. Reste que ces évènements s'avèrent potentiellement traumatisants pour les élèves, qui subissent par ailleurs un climat anxiogène au quotidien.
"On se sent seul"
Des parents rapportent que des dealers opèrent en toute impunité, sous les yeux des enfants, devant l'école primaire et maternelle Jean Vilar : "on se sent seul, rien n'est fait pour faire partir les dealers. Nos enfants, ils voient le deal tous les jours. Avant c'était la nuit, les enfants ne voyaient rien de tout ça. Maintenant, c'est en plein jour, devant tout le monde," rapporte une mère d'élève. Les dealers sont notamment présents sur le chemin de la Godille, et le long de la promenade Lénine. Au sein de l'école, un membre de l'équipe confirme : "le matin en arrivant à l'école on est tout seul. Les habitants, les enfants ont peur. Ce serait bien que la mairie et la police reconnaissent qu'elles sont totalement dépassées."
Une insécurité croissante
Les évènements violents se multiplient ces dernières semaines. Des coups de feu à proximité de l'école, des mesures de confinement, des faits similaires ont été signalés récemment à l'école Ambroise Croisat, au sud de l'établissement Jean Vilar. Et les autres écoles du quartier rapportent un même sentiment d'insécurité.
Le centre-ville de Vaulx-en-Velin n'est pas non plus épargné. Le représentant d'un comité de quartier explique que " les gens sont angoissés, paniqués, les personnes âgées ne veulent même plus sortir l'après midi. En plus des rodéos dans le centre, il y a maintenant des règlements de comptes, des coups de feu dans la rue, et nous on est au milieu avec nos enfants !"
Les parents comme les enseignants de cette école se sentent totalement délaissés. De son côté la préfecture du Rhône annonce que des renforts seront à pied d'oeuvre pour "faire retomber la tension dans la ville".
Les parents d'élèves de l'école Jean Vilar de Vaulx-en-Velin se sont mobilisés ce vendredi 25 mai pour alerter sur une insécurité devenue extrême. Vendredi dernier, des coups de feu ont été tirés dans le cadre d'un règlement de compte. Des élèves ont dû être confinés par les enseignants.
Intervenants : Une mère d'élève et deux enseignants anonymes; 4-Hosna Salim, enseignant à l'école Jean Vilar; 5-Etienne Stoskopf, préfet délégué du Rhône à la défense et la sécurité