C'est une histoire extraordinaire : dans une brocante de l'Allier, un historien amateur est tombé sur des documents inédits et oubliés : des archives de la rafle dite de Vénissieux en 1942. Plus de mille personnes furent arrêtées, la moitié d'entre elles fut déportée à Auschwitz.
Un historien amateur lyonnais, Henri Neimark, a fait une découverte extraordinaire en flânant dans un salon philatélique de Néris-les-Bains dans l'Allier. Sur le stand d'un brocanteur, il a trouvé près de 80 documents d’archives datant de la Seconde Guerre mondiale. Des archives qui concernent un camp de triage des juifs étrangers implanté à Vénissieux.
Entre le 26 et le 29 août 1942, 1 016 juifs ont été victimes de rafles dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Certains sont passés dans ce centre de triage de Vénissieux, avant d’être déportés à Auschwitz. Les documents retrouvés appartenaient au Service social des étrangers (SSE) chargé d’organiser la rafle.
Ces documents ne doivent pas tomber entre n'importe quelles mains. Il faut les mettre à la disposition des chercheurs et des historiens. J'appelle ça être un sauveur de mémoire.
Henri Neimark,historien amateur
Parmi ces archives, un rapport de fonctionnement du camp, la liste des personnes encadrantes, un document recensant les raisons d’exemption de déportation mais aussi le répertoire des 580 personnes qui ont transité par le camp de Vénissieux les 26 et 27 août 1942.
Des enfants sauvés de la déportation par le sacrifice de leurs parents
Précision déchirante, de nombreux parents se sont volontairement séparés de leurs enfants pour les sauver, puisque les enfants non accompagnés ne pouvaient pas être déportés. Une centaine d'enfants mineurs ont ainsi pu échapper à la mort.
80 ans après, ces documents éclairent d'un jour nouveau ces événements tragiques. Henri Neimark les remettra officiellement aux archives départementales le 1er décembre prochain.