Le Refugee food festival se veut une vitrine et un tremplin pour les cuisiniers réfugiés. Un chef installé accueille pendant 2 jours un chef réfugié et le duo propose un menu d'inspiration mutuelle. Chacun apprend de l'autre et le client se régale.
La saison des festivals est lancée. Au milieu de toutes les programmations culturelles, il y existe une manifestation un peu particulière, le Refugee food festival. Ici on parle aussi de culture mais de celle qui emplit nos ventres et nos assiettes. La bonne bouffe à travers le monde et plus particulièrement des pays en souffrance. "Le projet Refugee Food vise à faire évoluer les regards portés sur les personnes réfugiées, faciliter leur insertion professionnelle dans la restauration, œuvrer pour une alimentation juste, durable et diversifiée, pour tous". Il se décline dans 12 villes de France dont Lyon jusqu'au 26 juin.
Cette initiative est due à l''association Refugee Food qui, tout au long de l'année, met en relation restaurateurs et réfugiés du monde entier. "Le festival leur sert de vitrine pour faire évoluer leur projet en restauration" explique Guillaume Schwoob, organisateur sur du festival à Lyon.
Découvrir et partager les saveurs du monde
Pierre Tardy, alias Pierrot, chef cuisinier du restaurant "Belle Lurette" dans le 9e arrondissement de Lyon, a accueilli la cheffe syrienne Layal Khateeb. Ils se sont préparés ensemble pour l'événement et ont partagé les mêmes fourneaux pendant deux jours pour proposer un menu commun qui mêle leurs inspirations respectives. "Ce qui est beau et fort, c'est que la première fois où elle est venue, on s'est fait gouter des choses. Moi, je devais travailler typiquement français et elle, typiquement syrien. Ce fut un super moment de partage".
Les deux chefs se sont nourris mutuellement et on pu enrichir leur pratique pour faire évoluer leur technique. Pierrot a été bluffé par le dessert de Layal.
Un tremplin et un pari pour l'avenir
Layal a été accueillie en France il y a 5 ans. A l'époque, elle ne parlait pas le français.
Cette ancienne enseignante en langue Arabe a utilisé la cuisine pour s'intégrer. Un langage, universel. "Nous sommes deux chefs en cuisine et on ne me demande jamais d'où je viens et je ne demande jamais d'où il vient. Lorsque les gens parlent, ils dressent des frontières entre eux. En cuisine, on ne se pose jamais ce genre de question. C'est un bon plat et c'est ça le plus important !"
Layal est aujourd'hui traiteure. Elle cuisine des menus d'inspiration syrienne comme le délicieux dessert, qu'elle a proposé lors du festival au nom un peu difficile à dire : "Halaweh Bljebn". Un gâteau à base de semoule, de fromages et de fleur d'oranger, une recette qu'elle tient de sa mère et à laquelle elle a promis de rester fidèle au gramme près. Le résultats est moelleux et savoureux à souhait comme le confirme un client en terrasse. "C'est super bon avec des gouts très différents".
Le Festival se déroule jusqu'au 19 juin, dans 12 villes de France. 8 chefs participent à l'édition lyonnaise cette année.