Après avoir ouvert un food truck il y a trois ans, un couple de réfugiés syriens a obtenu l'autorisation de faire une cuisine dans un ancien kiosque à journaux, dans le 6e arrondissement de Lyon.
En plein coeur du 6e arrondissement de Lyon, un kiosque à journaux prend l'accent et les saveurs de la Syrie. Le lieu accueille une cuisine à l'angle du boulevard des Belges et du cours Vitton. Sa réouverture depuis le samedi 5 juin, éveille la curiosité des riverains. Michelle s'émerveille devant "l'ouverture", décorée de "belles plantes" suspendues et où sont exposés les plats. Une autre dame sent les effluves de mezze chaque jour en passant devant. Elle trouve que "c'est original, c'est drôle, puis ça va changer un peu. Ça va animer le quartier."
Derrière la vitrine, des réfugiés politiques
Le kiosque porte désormais l'histoire et le destin d'une famille de réfugiés syriens qui ont fui le régime de Bachar Al-Assad. En 2018, après avoir appris le français, Ziyad et Ruba Khatib ouvrent un food truck nommé "La petite syrienne". Aujourd'hui, le nom reste mais le lieu change et leur donne une nouvelle visibilité.
Dans les vitrines de la petite syrienne, on trouve les pois chiches, du caviar de betterave ou de chou-fleur, un mélange de cuisine à l'image de leur intégration. "Ça sert à rien de s'enfermer, pense Ziyad. Ça sert à quelque chose de trouver des nouvelles recettes, et cetera et de prendre notre cuisine pour vraiment la développer, pour la rendre au niveau et quand on voudra ouvrir notre restaurant, on aura déjà notre nom connu partout à Lyon".
Permettre aux autres de s'insérer grâce à la cuisine
Le rêve de Ziyad et Ruba ne se limite pas à ouvrir un restaurant plus grand. Ils souhaitent également ouvrir un lieu de formation pour d'autres chefs, d'autres pays, en se servant de leur parcours de réfugiés. Ils ont déjà ouvert une cuisine d'insertion à Villeurbanne. "On a pensé, pourquoi pas, accueillir des chefs migrants, réfugiés, pour tester l'activité, nous dit Ruba. Donc on a pensé à les aider, par exemple, à écrire le menu, à identifier le projet, soit chef à domicile par exemple, soit traiteur, soit food truck. On veut développer un petit centre de formation parce qu'on a l'espace, on a déjà un laboratoire quasi professionnel"
Un professionnalisme reconnu par les premiers clients qui leur ont dit "mabrouk" ou félicitations et souhaiter pleine réussite dans leurs projets.