Pour les fêtes de fin d'année, les chasseurs des Pyrénées-Atlantiques ont souhaité faire cadeau d'une dizaine de sangliers à la Banque alimentaire. Une donation de 138 kilos de viande fraîche alors que les associations peinent justement à récolter des produits carnés.
Les bénévoles de la Banque alimentaire sont à pied d'œuvre depuis ce mercredi 23 décembre. Dans les locaux de Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques, les camions arrivent chargés de provisions à répartir dans des colis à destination des associations. "On essaie d'améliorer un peu l'ordinaire de ce que nous pouvons mettre à disposition", glisse son président, Alain Paillet.
Justement, pour cette fin d'année 2024, la Banque alimentaire a eu l'agréable surprise de recevoir un don particulier de la Fédération de chasse des Pyrénées-Atlantiques : une dizaine de sangliers, découpés en morceaux, soit l'équivalent de plus de 130 kilos de viande fraîche à distribuer aux bénéficiaires.
Résultat de la battue
Une donation pensée à l'occasion d'une battue administrative réalisée dans le bois de Pau le 13 décembre dernier. "Elle n'avait pas été faite depuis quinze ans, il y avait beaucoup de dégâts à cause des sangliers qui se réfugient dans les maïs ou les semis et peuvent aller sur l'autoroute", détaille Didier Garat, président de la Fédération des chasseurs des Pyrénées-Atlantiques.
Il faut réguler ces animaux car ils sont en milieu urbain, causent des dégâts. Nous on sait qu'on est des bonnes personnes, mais souvent il y a des clichés.
Didier Garatprésident de la Fédération des chasseurs des Pyrénées-Atlantiques
Treize sangliers sont alors abattus par les 160 participants. "D'habitude, on l'aurait partagé entre tous les chasseurs, mais on préférait quand même donner aux gens qui en ont besoin, surtout pendant les fêtes de Noël, explique Didier Garat. On montre que les chasseurs ont du cœur et qu'on le fait pour la bonne cause."
Manque de viande
Pour les associations, cette dotation généreuse arrive à point nommé. "Structurellement, nous manquons depuis des années de viande et ne pouvons pas offrir les rations de protéines nécessaires à un bon équilibre alimentaire", indique Alain Paillet, président de la Banque Alimentaire du Béarn et de la Soule.
La majeure partie des produits distribués provient de dons récoltés principalement dans la grande distribution. Mais la viande est rare. "C'est un produit cher qu'on récupère de moins en moins donc si on veut compléter, il faut acheter."
Nous avons un diagramme alimentaire qui structure ce que nous mettons à disposition : fruits, légumes, produits sucrés, carnés, laitage...
Alain PailletPrésident de la Banque Alimentaire du Béarn et de la Soule
Dans les colis qu'elle réalise pour les associations, la Banque alimentaire essaie au maximum de respecter "un équilibre alimentaire". "Nous vivons essentiellement des subventions. On essaie de les utiliser à bon escient pour des produits locaux et frais, nous cherchons donc à avoir des nouveaux approvisionnements de viande, et surtout de viande fraîche", résume Alain Paillet.
Chaque année, près de 2,4 millions de repas sont fournis par la Banque alimentaire du Béarn et de la Soule, avec de fortes donations au moment des fêtes de fin d'année.