Encore le 25 octobre dernier, un chasseur s'est blessé grièvement avec son fusil depuis le haut d'un pylône d'observation, en Gironde. Des contrôles sont régulièrement organisés pour prévenir les accidents. Exemple avec cette opération de prévention de la police de l'environnement et la gendarmerie organisée dans le Bergeracois, en Dordogne.
Chaque dimanche, depuis l'ouverture de la chasse, c’est le même rituel. Les contrôleurs demandent aux chasseurs de leur présenter leurs armes.
Contrôle des armes et du permis
Pour les inspecteurs de l'environnement, de l'OFB (Office Français de la Biodiversité) comme pour les gendarmes qui mènent cette opération de prévention commune, on ne badine pas avec la sécurité. "L’arme est déchargée. Il n'y a aucun souci, elle est transportée dans la housse”.
Il s'agit de quelques règles de base comme le transport des armes, déchargées et sous étui : "une règle de sécurité qui est prioritaire parce que c’est générateur d’accidents", assure l'inspecteur.
S'ensuivent d'autres contrôles tout aussi importants comme la détention d’un permis de chasse valide, respect des zones de stationnement et application des règles de sécurité. Sans oublier les tests d'alcoolémie qui font partie désormais des contrôles (selon le décret n° 2023-882 du 16 septembre 2023).
On fait en sorte que ces règles soient respectées. Ca évite 95% des accidents en matière de chasse.
Thierry BigeyInspecteur de l'environnement
Jamais à l'abri d'une erreur
Pour les chasseurs aussi, c'est l'occasion de rester vigilants, de respecter les protocoles. "On n'est jamais à l’abri d’une faute. Le fait d’être contrôlé aujourd'hui, ça permet aux chasseurs de se dire finalement, il y a une petite pression, donc on n'a pas droit à l’erreur".
L’objectif est avant tout préventif. Ce jour-là, tous les chasseurs contrôlés sont en règle. Mais les agents n'hésitent pas à verbaliser en cas d’infraction. Ces contrôles réguliers sont "bénéfiques pour tous", expliquent les contrôleurs, comme le fait de voir des gendarmes et l'OFB en forêt. "Ce n'est pas par ce qu'ils vivent dans un microcosme, tous seuls dans leur bois, qu'ils peuvent faire n'importe quoi".
Ca rappelle que ce n'est pas une zone de non-droit, que les chasseurs ne font pas ce qu'ils veulent.
Cédric LecharpentierAdjudant de gendarmerie
C'est aussi, l'occasion pour les chasseurs de se faire connaître, dans le bon sens, selon les gendarmes. Par définition, la chasse ça fait peur. On parle de milieux avec des armes donc forcément, ça fait peur alors, il faut en parler".
"On partage le territoire", rappellent les gendarmes, estimant que les chasseurs doivent aller au-devant des autres usagers de la forêt quand ils voient des vélos ou des ramasseurs de champignons, "ils doivent aller au contact. Échanger servira à la sécurité de tous", assure l'adjudant Lecharpentier.
Accident sur un pylône
Sur la saison dernière, en Dordogne, deux accidents de chasse ont été enregistrés, dont un grave. On en recense malheureusement régulièrement en Aquitaine.
Encore récemment, le 25 octobre dernier en Gironde, un chasseur de 67 ans a été victime d'un accident grave. Pour une raison indéterminée, il s'est lui-même tiré une balle dans le pied, alors qu'il était juché sur un pylône. On ne sait pas si, alors, toutes les règles de sécurité avaient été respectées ce jour-là.
Ces contrôles aléatoires devraient se poursuivre pendant toute la saison, soit jusqu’au 28 février prochain, date de la fermeture de la chasse.