Vidéos. La Biennale d’art contemporain de Lyon en 10 œuvres

Depuis la mi-septembre, la Biennale d’art contemporain à Lyon propose dans une douzaine de lieux d’exposition les œuvres de 80 artistes internationaux. De quoi se perdre dans les propositions très variées autour du thème «Manifesto of fragility».

Pour vous aider à faire des choix et vous donner envie de visiter la Biennale, nous vous proposons une sélection de 10 œuvres. Pour mieux les comprendre, nous avons décidé de faire se confronter pour chacune d’entre elles, le regard d’un visiteur, d’une visiteuse et de l’artiste ou l’un de ses représentants.

Une œuvre, deux regards

1- Nadia Kaabi-Linke

« Le chuchotement du chêne »

L’œuvre est un peu cachée dans un bâtiment annexe des anciennes usines Fagor. Mais elle mérite vraiment de la chercher et de s’y arrêter pour sentir toute la sensibilité qu’il règne dans la pièce. Un arbre ou plutôt de grands éléments d’arbres semblent traverser l’espace du sol au plafond. Un chêne garni de feuilles ajourées en véritables dentelles nervurées. Chaque feuille représente le souvenir d’une personne. Et si vous toucher le tronc des vibrations, sorte de vibrations d’outre-tombe vous parviendront.

 

2- Ugo Schiavi

«Grafted Memory System»

Choisir un archéologue du futur pour proposer une immense installation dans l’ancienne grande salle des collections du musée Guimet, voilà une bonne idée. Ugo Schiavi y a posé d’immenses vitrines remplies de centre data, de serveurs numériques laissés à l’abandon (un peu comme le musée). Tout autour, la nature semble reprendre ses droits. Des objets plus usuels ou des restes du musée (un crâne) ont été abandonnés. On se dit que ce décor pourrait être le nôtre d’ici quelques décennies !

 

3- Hans Op de Beeck

« We Were the Last to Stay »

Cela pourrait ressembler à un campement ou une place de village dans un Pompéi moderne. Hans Hop de Beeck a investi tout un hall des usines Fagor pour figer dans un gris monochrome un paysage assez quotidien vidé de ses occupants. Et cela fait réagir les enfants, comme les grands. Chacun se raconte son histoire.

 

4 - Puck Verkade

«Plague»

Il fallait le faire : oser faire prendre conscience de la crise climatique avec des frites géantes en carton et une vidéo d’une grosse mouche prête à menacer de pauvres petits humains !

5- Kim Simonsson

«Moss people»

Un univers entre les contes de fées scandinaves et les mangas. Le Finlandais Kim Simonsson a installé de drôles de personnages verts dans de nombreux lieux de la Biennale. C’est presque un jeu de piste au fil des expositions. On croirait que ces petits êtres sont couverts de mousse. Et qu’ils transportent de drôles d’objets souvent numériques. On dirait une sorte de peuple nomade auquel s’attachent les petits visiteurs plein d’imagination.

 

6- Joana Hadjithomas et Khalil Joreige

« Comme la nuit se fait, quand le jour s'en va"

Si vous entrez dans le cercle de vidéos installées dans cette salle du musée d’art contemporain vous risquez dans sortir assez troublés. Et c’est bien l’effet voulu. Sur chaque écran, une image de télésurveillance d’un lieu public de Beyrouth. Les images sont paisibles : un parc, une cour dans laquelle un couple de mariés d’apprête à prendre la pose pour une photo, une salle d’un musée avec ses tableaux bien alignés… Et puis c’est l’explosion simultanée. Celle du port de Beyrouth qui a ravagée la ville. Et le souffle se répand sur chaque vidéo dévastant ces décors du quotidien.

7- Sylvie Selig

« Stateless, Weird Family, et autres œuvres »

Peinture, sculpture, gravure. Voilà une artiste très complète et prolixe. Sylvie Selig met au service de son univers très littéraire et fantasmatique toutes ses techniques. Dans une immense fresque picturale de 50 m de long faisant face à des personnages sculptés comme sortis des toiles, elle raconte des fragments d’histoires intimes et imaginaires dans un hall des usines Fagor. Une proposition très imposante et fragile à la fois. Un monde qu’elle prolonge sous forme de gravures proches du monde de Lewis Caroll dans l’atelier de l’Urdla à Villeurbanne.

8- Nicolas Daubanes

«Je ne reconnais pas la compétence de votre tribunal !»

C’est une structure en bois, ajourée, qui représente un tribunal. Des documents d’archives sont affichés, des documents sonores proposés à l’écoute. Comme une enquête, Nicolas Daubanes, en collaboration avec l'historien Marc André, invite à s’interroger sur la légitimité des tribunaux militaires qui ont jugé des membres du FLN pendant la guerre d’Algérie.

 

9- Filwa Nazer

«De la série Five Women»

Ce n’est pas si commun de croiser une œuvre d’une femme venue d’Arabie saoudite dans une exposition. Qui plus est, une femme qui parle des femmes et de leur rapport au corps et aux vêtements. Filwa Nazer présente au milieu de l’archéologie du musée Lugdunum, une archéologie moderne de femmes au travers de leurs accessoires vestimentaires.

 

10- Giuseppe Penone

Œuvres au couvert de la Tourette à Eveux (Rhône).

Pour le dernier volet, nous vous proposons un pas de côté en résonance avec la Biennale d’art contemporain. Rien que pour le couvent bâti par le Corbusier dans ce merveilleux site boisé s’ouvrant sur les monts du lyonnais, le voyage vaut le détour. L’artiste bien connu de l’Arte povera, Giuseppe Penone a été sensible au lieu. Invité par le frère Marc Chauveau, dominicain, l’artiste nous propose des empreintes colorées des traces de bois sur le béton, des installations en lien avec l’architecture et la nature qui se répondent dans ce lieu très inspiré.

 

La Biennale d'art contemporain de Lyon se poursuit jusqu'au 31 décembre dans plusieurs sites : les Usines Fagor, le Musée d'art contemporain, le musée Guimet, les Musées et théâtres romains, le musée d'histoire de Lyon - Gadagne, le musée de l'imprimerie, l'URDLA, le musée des beaux-arts, le parc de la tête d'or, la place des pavillons, le parking LPA République et la gare SNCF de la Part Dieu.

 

 

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