Des vidéos montrent un groupe de jeunes cagoulés ciblant violemment le poste de police de Rillieux-la-Pape, dans le Rhône, dans la nuit de lundi 9 octobre. Des policiers étaient à l'intérieur.
Il est près de 23 heures, lundi soir. Le quartier paraît calme. Un groupe d'une dizaine de jeunes approche discrètement du poste de police municipale de Rillieux-la-Pape, près de Lyon. Ils lancent sept projectiles qui embrasent le bâtiment, dans lequel des policiers sont présents. Une personne, probablement un complice, filme les faits.
La façade s'embrase
La vidéo est ensuite publiée sur les réseaux sociaux. Elle est repartagée par Matthieu Vallet, porte-parole du SICP (Syndicat Indépendant des Commissaires de Police), sur le réseau X. Il commente : "les assaillants, déterminés à brûler du policier, ont jeté des cocktails Molotov sur le poste de police municipale alors que des policiers municipaux étaient à l’intérieur en train de travailler. La présence de nos collègues dérange les voyous des cités (...). Par miracle, aucun policier n’est blessé, ils ont tout notre soutien." Sur la vidéo, on distingue la façade de l'entrée et du premier étage qui s'embrasent, sous les cris de joie des assaillants.
Dans une autre vidéo diffusée sur des réseaux sociaux, on peut distinguer la même scène sous un angle différent, probablement captée par de simples témoins cette fois.
Des policiers à l'intérieur
Des policiers sont effectivement à l'intérieur du poste lors de l'agression. Selon nos informations, ils ont été choqués, mais sont restés calmes, et sont sortis du poste lorsque les agresseurs ont cessé de lancer leurs projectiles, pour ne pas risquer d'embraser l'intérieur du bâtiment, avant d'éteindre le feu rapidement.
Les dégâts matériels restent donc limités, mais l'acte est jugé particulièrement graves par le maire, Julien Smati : "ils savaient que les policiers étaient à l'intérieur du bâtiment, il y a donc une volonté de tuer, il faut bien mesurer que c'est une tentative d'homicide", tonne-t-il. "C'est la première fois qu'on voit une violence aussi importante".
Menace de mort sur le maire
Par ailleurs, des tags visant le maire ont été retrouvés le lendemain, mardi, sur les murs d'un immeuble du quartier de la Velette. On peut lire "Smati t'mort", aux côtés d'un "#Palestine" et d'un "Nique la police". Ces inscriptions pourraient avoir été faites le même soir que l'attaque du poste de police. Les raisons de ces actions pourraient être liées à une intervention de police survenue durant le week-end précédent, à l'occasion d'un rodéo urbain.
"Je suis visé parce que je représente la République", estime Julien Smati. "Mais je ne suis pas intimidé, on ne lâchera jamais. S'ils sont mineurs, on fera porter la responsabilité aux parents", prévient-il, marqué par la gravité des faits : "entre ce tag et les cocktails molotov, un cap a été franchi."
Une enquête de police est en cours et de nombreux indices ont été trouvés sur place par la police scientifique. Selon le maire, Julien Smati, les auteurs seraient des habitants de la commune.