La ministre de la Justice est en visite ce jeudi 1er mars à Lyon. Nicole Belloubet est attendue au Tribunal de Grande Instance dès la fin de matinée. Au programme : une visite de plusieurs services judiciaires lyonnais. Mais pas d'audience accordée à l'intersyndicale des personnels.
Une arrivée prévue peu après midi, ce jeudi 1er mars, au Tribunal de Grande Instance de Lyon. Une visite des services des scellés, puis du service civil, avant de participer à une table ronde avec les personnels du Greffe. Tel est le programme prévisionnel de la visite de Nicole Belloubet, tel que communiqué par le ministère de la Justice.
Cette visite, nombreux sont les personnels qui regrettent de ne pas en avoir été informés au préalable. Une volonté de discrétion pour éviter un "comité d'accueil" ?
Selon la porte-parole de l'intersyndicale lyonnaise regroupant magistrats, avocats personnels des greffes et services judiciaires, une demande d'audience a été faite auprès de Nicole Belloubet. Mais il n'y aura pas de rencontre directe avec la Garde des Sceaux, l'intersyndicale sera reçue par un membre du cabinet : "c'est inacceptable. Nicole Belloubet évite de rencontrer les personnels directement impactés par les réformes envisagées".
Mêmes regrets du côté de Villefranche-sur-Saône où le Tribunal de Grande Instance pourrait être directement impacté par la nouvelle carte des juridictions.
Frédéric Mortimore, bâtonnier du barreau de Villefranche-sur-Saône, se dit "tenu à l'écart de cette visite" alors qu'il aurait voulu "montrer à la ministre de la Justice comment fonctionne une juridiction à taille humaine, qui s'apprête à être vidée de sa substance".
"Cette réforme rime avec désertification judiciaire, va décourager et éloigner la population de la Justice", poursuit le bâtonnier. Avec cette réforme, les affaires de gros contentieux pourraient être transférées à Lyon.
L'ordre des avocats de Villefranche-sur-Saône annonce, avant la fin de la concertation fixée au 15 mars, la remise d'un libre blanc, et surtout d'une étude d'impact sur les conséquences de la réforme.
Simplification de la procédure pénale, simplification de la procédure civile, carte des juridictions, efficacité des peines, numérisation : Nicole Belloubet entend mener les réformes sur tous les fronts judiciaires.
Mi-février, les avocats et les magistrats se sont largement mobilisés en Auvergne-Rhône-Alpes et partout en France, affichant notamment leurs craintes, quant au nouveau maillage territorial des juridictions.