Lyon : ouverture du procès en appel du squat de mineurs isolés Le Chemineur

A quelques pas de la Croix-Rousse, Le Chemineur accueille 55 jeunes isolés. Tous devront quitter le squat le 4 juillet car le propriétaire, qui avait poursuivi en justice le collectif de soutien, veut construire des logements sociaux. Le procès en appel se tient ce mercredi 8 juin à Lyon.

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Un lieu d’accueil pour les jeunes isolés. Depuis, un an plusieurs migrants venus principalement d’Afrique défilent dans ce squat à quelques pas du boulevard de la Croix-Rousse. Aujourd’hui, 55 jeunes isolés sont épaulés et soutenus par le collectif « Soutiens migrants Croix-Rousse ».

Mais le propriétaire, un bailleur social de la SNCF, veut construire des logements sociaux. Après avoir poursuivi en justice le collectif, le propriétaire a souhaité un procès en appel qui se tient ce mercredi 8 juin dans la matinée. Entre temps, un terrain d’entente a été trouvé, puisque le propriétaire a accepté de prêter provisoirement un autre bâtiment de 40 places à la Part-Dieu.

Devant la cour d’appel de Lyon, des membres du collectif et mineurs isolés se sont rassemblés à l’occasion du procès. Objectif : demander le relogement digne et pérenne de tous les occupants. « Mineurs à la rue, préfecture que fais-tu ? », « Un toit c’est la loi », « « Je suis un enfant avant d’être un migrant », sont inscrits en lettres colorées sur des pancartes.

80% non-reconnus comme mineurs  

« Ici j’ai rencontré beaucoup de jeunes, là où je joue au basket. J’ai rencontré beaucoup de jeunes là-bas. On s’amuse, on fait tout. Il y a encore beaucoup de mes amis ici encore » témoigne Alpha Ouma, mineur non accompagné. Un semblant de vie normale pour oublier qu’ils sont à la rue.

Lorsqu’ils arrivent à Lyon, selon les associations, 80% d’entre eux ne sont pas reconnus comme étant mineurs par le centre de mise à l’abri et d’évaluation (CMAE). Un centre géré par Forum Réfugié et la Métropole de Lyon.

« L’évaluation était vraiment choquante, comme si c’était la police en fait. Il y avait tellement de pression. La dame m’a embrouillé vraiment. Je lui ai dit qu’as-tu fait en un mois…non je ne peux pas. Alors pourquoi tu m’obliges à dire tout ce que j’ai fait en un an » raconte Cheikh, âgé de 15 ans.

Un accompagnement solidaire

Ni mineurs ni majeurs ni expulsables… Ils n’ont pas accès aux établissements relevant de la protection de l'enfance. Mais tous ont fait un recours devant le juge. En attendant la décision de justice, ce sont principalement des habitants qui s’occupent d’eux.

« Nous on est un collectif de citoyens. On est simplement des voisins mais on n’est pas éducateurs spécialisés, on n’est pas infirmiers, on n’est pas psychologues, on n’est pas pro en logistique et pourtant c’est ce qu’on gère au quotidien » énumère Lisa Lamboley, une voisine et membre du Collectif Soutien migrants Croix-Rousse.

Le délibéré sera rendu le 24 août et d'ici sa publication le jugement de la première instance prévaut : les mineurs peuvent rester dans les lieux jusqu'au printemps 2023. 

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