C'est dans des lieux insolites qu'il aime exposer ses oeuvres parfois monumentales. Arnaud Schneider est sculpteur de métal. Paysagiste de formation, il a très vite aimé travailler ce matériau. Arnaud Schneider est aussi un fervent partisan de l'upcycling.
C'est dans un ancien pensionnat du village de Blacé qu'Arnaud Schneider a installé son atelier. Dans la petite chapelle qui abrite encore un petit vitrail coloré de la figure du Christ, l'artiste originaire de Mâcon, entrepose ses créations. Il aurait pu tout aussi bien s'installer dans un moulin ou un pigeonnier. Arnaud Schneider est féru des lieux insolites. "J'aime beaucoup les volumes, c'est un lieu inspirant. Cette chapelle est vraiment sobre, brute de plâtre, un peu comme moi", affirme l'artiste. Depuis une quinzaine d'années, Arnaud Schneider sculpte le métal usagé.
De Blacé à New York City
Lorsque nous l'avons rencontré, ce sculpteur se préparait à partir pour Bangalore, en Inde. Durant un mois, à la recherche d'une nouvelle terre d'expérimentation et de création. Arnaud Schneider a déjà fait plusieurs expositions au Louvre ou à Chantilly mais il est davantage connu aux Etats-Unis. "J'ai exposé dans les rues de Philadelphie, à Manhattan pendant le NYC Design Week, à Washington, à Atlantic City, chez les Amish et devant la Maison Blanche mais je n'avais pas vraiment le droit de le faire..." lance-t-il. Le sculpteur aime installer ses œuvres dans des lieux inattendus. Sur les bords des rivières ou sur les plages. Les sculptures d'Arnaud Schneider ont trouvé leur place sur la plage de Trousse-Chemise ou dans la baie du Mont Saint-Michel.
Que ce soit dans un domaine ou près d'une église du Beaujolais et des Pierres Dorées, que ce soit au milieu des buildings à New York, j'ai vu que mes sculptures s'intégraient bien. Au milieu de nulle part, avec vue sur la mer, ça allait très bien aussi.
Arnaud Schneiderartiste sculpteur
Si dans le Beaujolais, sa notoriété est discrète, le trentenaire affiche un beau début de carrière, déjà remarqué par une grande marque du luxe, comme Chanel. La célèbre maison de couture lui a déjà confié la réalisation d'un logo XXXL.
Car il ne cache pas non plus son goût du monumental. Iconoclaste ? Arnaud Schneider a surtout le goût de l'insolite, des paradoxes. " Ma plus haute pièce, 9 mètres de haut, je l'ai exposée au jardin des Tuileries. Je préfère le monumental. Et souvent paradoxalement, je réalise des prototypes en version monumentale que je vais ensuite réduire. Normalement on devrait faire l'inverse", assure-t-il.
Nombre d'or et divine proportion
Ses premières pièces, des vases et des pots gigantesques destinés aux parcs et jardins, avaient d'avantage trait à son premier métier. Arnaud Schneider a une formation de paysagiste et d'horticulteur. Mais rapidement, il s'en est affranchi, se tournant vers des formes plus abstraites. Des lignes épurées, ébauches de courbes féminines ou de visages.
Je fais ce que bon me semble et je suis mon instinct... au nez.
Arnaud Schneiderartiste sculpteur
C'est aussi un travail d'équilibre qui défie la gravité. A première vue, on a du mal à penser que certaines de ses sculptures tiennent debout seules. Démonstration à l'appui, on est bien forcé de se rendre à l'évidence.
Ses œuvres métalliques sont des prouesses techniques. Un savant mélange de courbes, de légèreté et d'harmonie. "Le nombre d'or est partout. Il suffit d'observer la nature", explique-t-il. "J'ai compris que j'appréhendais le nombre d'or avant de le connaître", ajoute l'artiste.
Matière noble
Cet autodidacte en ferronnerie s'est spécialisé dans le réemploi et la valorisation de ces matériaux. Rouille, patines, dorures, l'artiste ambitionne de rendre toute sa noblesse au métal usagé. De la matière première qu'il récupère un peu partout ou qu'il achète. Rouille, patines, dorures, l'artiste ambitionne de rendre toute sa noblesse au métal usagé.
Dans la petite cour de l'ancien pensionnat, l'artiste manie la meuleuse, le fer à souder, tord la matière, la travaille, la transforme. Pour Arnaud Schneider, le métal offre des possibilités artistiques insoupçonnées. "Le métal, je me rends compte que c'est sans fin. Même si parfois il y a des petits blocages ou qu'on a l'impression que c'est fini. Mais le lendemain, on trouve une autre idée, une autre forme. A chaque fois que j'ai trouvé de nouveaux styles, c'est que je suis parti d'erreurs. En se servant d'erreurs, on arrive à des choses positives".
Arnaud Schneider, qui tient à garder ses secrets de fabrication, signe chacune de ses pièces d'un "S". Une simple lettre en forme de serpent.