Mardi 10 décembre, André Peyronie s'est éteint à Anse (Rhône). Il était le dernier survivant du régiment Normandie Niemen, une unité de chasse créée en 1942 pour se battre au côté des soviétiques. Ce mécanicien avion s'était engagé dans le forces aériennes françaises libres en 1941.
Le "NeuNeu" a perdu son dernier grognard : ce célèbre régiment de chasse, le Normandie Niemen, fondé par le Général de Gaulle en 1942 pour combattre aux côté des soviétiques sur le front Est déplore le décès d'André Peyronie, mort le 10 décembre 2019 à Anse, dans le Rhône.
Le 16 février 1939, alors qu'il n'a pas encore 19 ans, André Peyronie s'engage au 109 eme bataillon de l'Air de Tours et obtient un peu plus tard son brevet de mécanicien à l'école de Rochefort.
Affecté à Salon-de-Provence, puis Châteauroux, il participe à des actions de sabotage pour empêcher que des avions français tombent aux mains des allemands. Pour échapper à la police allemande, il embarque à Marseille pour le Liban, où il s'engagera dans les FAFL, les forces aériennes françaises libres.
En 1942, il est affecté au groupe de chasse III Normandie, qui deviendra plus tard le "NeuNeu", le célèbre Normandie-Niemen (du nom d'un fleuve russe), sur la base d'Ivanovo, en Russie, à 250 kilomètres au Nord Est de Moscou.
Là, ce mécanicien -qui participe à la première campagne du groupe- sera responsable notamment de l’entretien du « Père Magloire », le Yakovlev "Yak" 9 du lieutenant Marcel Lefèvre, un as originaire de Normandie qui succombera à de graves blessures, le 5 juin 1944, à l'hôpital Sokolniki de Moscou.
Démobilisé le 9 octobre 1945, le sergent-chef André Peyronie est titulaire de nombreuses décorations dont notamment : la médaille militaire, la croix du combattant volontaire 1939-1945 (avec barrettes) ou encore la légion d'Honneur. En France il a également été décoré de l’ordre d’Alexandre Nevski (Russie), de l'Ordre d'Honneur du Bélarus (Biélorusie) par les plus hautes autorités consulaires.
Durant toute sa vie André Peyronie n'aura de cesse de rendre hommage aux 42 pilotes du « Normandie-Niémen » qui firent le sacrifice de leur vie pour la liberté.
Selon son biographe, Yves Donjon, administrateur du mémorial Normandie Niemen, André Peyronie avait fait sienne cette phrase prononcée par le général de Gaulle en septembre 1942, sur la base de Rayak : "La loi suprême, c'est la libération de la Patrie !"
La nouvelle vie du Normandie Niemen
Le régiment de chasse 2/30 « Normandie-Niémen » est une unité de combat de l’Armée de l'air française, mise en sommeil en 2009. Jusque là, le régiment était équipé de chasseurs Mirage F1CT et stationné sur la BA 132 de Colmar-Meyenheim.Ce régiment est le descendant du fameux groupe de chasse « Normandie-Niémen », des Forces françaises libres, créé en 1942 et engagé en Union soviétique sur le front de l'Est. C'est pour cette raison qu'il porte le double nom de « Normandie », la région française, et de « Niémen », un fleuve de l'ex-Union soviétique qui se jette dans l’Est de la mer Baltique.
Le 25 juin 2012, le « Normandie-Niémen » est officiellement réactivé avec des Rafales F3 monoplaces sur la base aérienne 118 Mont-de-Marsan. Depuis le 3 septembre 2015, le « Normandie-Niémen » est à nouveau rattaché à la 30e escadre de chasse, reformée le même jour sur la BA 118 Mont-de-Marsan.