Le salaire d’Ange Sitbon, proche collaborateur de Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes a été épinglé par la Chambre régionale des Comptes. Le dossier a été transféré au Parquet national financier.
9 000 euros net par mois ….soit le double que la moyenne des 97 responsables de service…
Le salaire disproportionné d'Ange Sitbon, proche collaborateur de Laurent Wauquiez, a attiré l’attention de la Chambre régionale des comptes. Les faits sont alors signalés au Parquet de Lyon. Ce dernier s’est dessaisi du dossier au profit du parquet national financier le 22 juillet 2020.
Un poste clé
En 2016, quatre mois après son élection à la tête de région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez recrute Ange Sitbon en tant qu’agent contractuel, « coordinateur des relations aux élus au sein de la délégation générale aux missions transversales et à la relation aux élus ».
Mais sur ses fiches de paie apparaît l’intitulé « responsable de service ». Un poste d’ordinaire attribué à un fonctionnaire…
C’est dans son bureau que les demandes de subventions atterrissent.
Ange Sitbon, gère l’attribution des subventions pour une région après avoir reçu les demandes des collectivités territoriales. Avec son équipe, Ange Sitbon accorde ou pas les subventions…
Lui qui a toujours œuvré dans l’ombre...est aujourd’hui en pleine lumière…
''Détournement de fonds publics''
C’est l’association anticorruption Anticor qui a révélé l’affaire. Elle avait saisi le procureur de la République de Lyon pour pointer du doigt, selon elle, des dysfonctionnements au sein du cabinet de Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
L'association Anticor s’est appuyée sur le rapport de la chambre régionale des comptes, consacré à la gestion budgétaire de la Région pour les exercices 2015 à 2018.
L’octroi d’un salaire de 9 000 euros, supérieur aux 4 000 euros des agents de l’Etat à fonction et qualification égales, pourrait être requalifié de détournement de fonds. C’est en tout cas ce que souhaite Anticor.
L’association pointe également du doigt le nombre de collaborateurs recrutés par la Région. ''Si la région employait officiellement seulement 19 collaborateurs de cabinet, la Cour des comptes relève que le service de M. SITBON, composé de 9 agents recrutés en tant que contractuels entre janvier et octobre 2016, réalisait des missions qui relèvent en réalité des fonctions de collaborateurs de cabinet, ce qui porterait donc le nombre de collaborateurs à 26, au-delà du maximum autorisé par la Loi''. Là encore, Anticor y voit un détournement de fonds publics.
La Région, quant à elle, se dit être ''aujourd'hui en pleine conformité'' et de préciser ''les postes de chargés de mission des vice-présidents visés par le rapport n'ont pas été créés par l'exécutif actuel, mais existaient depuis 2004 et que leurs fiches de postes sont restées quasi-inchangées, sans faire l'objet d'aucune observation, ni par le biais du contrôle de légalité, ni par le préfet. L'ensemble de ces postes ont, depuis ce rapport été intégrés au sein des services de la Région".
Ange Sitbon, dans la politique très tôt
Ange Sitbon est diplômé de droit et de l’EHESS (Ecole des Hautes études en sciences sociales). Il adhère au RPR en 1987. Il a été directeur du pôle élections de l’UMP puis des Républicains (LR), spécialiste de la carte électorale au sein du parti.