Selon Santé publique France, le nombre de cas de légionellose en 2018 a fortement augmenté par rapport à 2017 (+31%) et très fortement augmenté si l'on se réfère à 2016 (+75%). La région Auvergne-Rhône-Alpes est la plus touchée.
C'est une information qui ne manquera pas d'interroger : le nombre de cas de légionellose a connu un pic de croissance très important en 2018. Avec 2133 cas, c'est une progression de 31% par rapport à 2017 et de... 75% si l'on considère comme référence l'année 2016. Et parmi les régions françaises, c'est la nôtre, Auvergne-Rhône-Alpes, qui est la plus touchée.
Qu'est-ce que la légionellose ?
La légionellose est une infection pulmonaire provoquée par des bactéries présentes dans l'eau : les légionelles. On les trouve dans la nature à des concentrations faibles : dans l'eau douce et les sols humides.Elles peuvent également coloniser les sites artificiels comme les réseaux de distribution d'eau, les circuits de refroidissement (climatisation collective ou tours aéroréfrigérantes à voie humide). Elles profilèrent dans les eaux stagnantes lorsque la température est située entre 25 et 45°C.
La faute à la météo ?
Santé : la légionellose a fortement progressé en 2018, Auvergne-Rhône-Alpes région la plus touchée
Et c'est cette caractéristique qui permet d'envisager une hypothèse pour expliquer cette augmentation très significative. En cause, peut-être, l’influence des facteurs météorologiques (température, précipitations et humidité) sur la survenue des cas de légionellose.
Il faut dire que l’augmentation de 2018 est principalement due à la recrudescence de cas "sporadiques" observée en juin (21% du total). Or, le mois de juin 2018 a été le 5e mois le plus chaud depuis 1900, avec des précipitations importantes pendant la 1ère quinzaine.
L'Est de la France plus touché, Auvergne-Rhône-Alpes en première ligne
La légionellose n'est pas répartie uniformément sur tout le territoire. Ainsi, on observe en 2018 que les régions de l'Est de la France sont beaucoup plus touchées que celles à l'Ouest : le nombre de cas variait ainsi de 0,9/100 000 habitants en Bretagne à 4,9/100 000 habitants en Auvergne-Rhône-Alpes.L'augmentation observée était particulièrement importante en juin, avec 21% des cas de l’année 2018. Un phénomène vu dans quasiment toutes les régions métropolitaines, excepté la Bretagne, mais très marquée en Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes.
Pour mieux comprendre cette forte augmentation en 2018, des analyses sur les données liées à la légionellose 2008-2018 sont actuellement en cours afin d'estimer l’influence des facteurs météorologiques dans ce phénomène.
Légionellose sous surveillance depuis Lyon
Les Centres Nationaux de Référence (CNR) sont des laboratoires experts dans la microbiologie des maladies infectieuses. Ce sont des laboratoires localisés au sein d’établissements publics ou privés de santé, d’enseignement ou de recherche.
Le laboratoire de bactériologie du CHU de Lyon a été désigné CNR des Légionelles. Il est chargé, en liaison étroite avec l'Institut National de Veille Sanitaire (InVS), de contribuer au diagnostic et à la surveillance épidémiologique des infections humaines causées par Legionella.
Un réseau de surveillance des légionelloses a été mis en place en France qui s'articule entre l'Institut de Veille Sanitaire, les DDASS, le Centre National de Référence des Légionelles, les cliniciens et les laboratoires.
En parallèle de la déclaration des cas faite par les cliniciens et les biologistes aux DDASS, chaque cas de légionellose diagnostiqué au CNR est notifié à l'Institut de Veille Sanitaire. Ce réseau a pour objectif de détecter précocement les épisodes épidémiques.