En commission, les députés se sont prononcés, dans la nuit du mardi 14 au mercredi 15 octobre, pour l'expérimentation durant trois ans d'"hôtels hospitaliers". Ils doivent servir de sas avec le domicile.
La commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale a adopté un amendement en faveur des "hôtels hospitaliers" dans le projet de budget de la Sécu pour 2015 porté par le député socialiste isérois Olivier Véran, rapporteur de la partie assurance maladie. Cette proposition devra être revotée dans l'hémicycle la semaine prochaine.
Si un patient opéré en ambulatoire habite à proximité d'un établissement hospitalier, il peut rentrer chez lui rapidement, tandis que s'il habite loin il faut couramment "une à deux semaines d'hospitalisation" pour une surveillance, ce qui a un coût, explique Olivier Véran. C'est pour ce type de patient qu'un hôtel, sans présence médicale, mais à proximité de l'hôpital, est utile. Le séjour pourrait aussi s'effectuer préalablement à l'hospitalisation, par exemple, pour une femme enceinte.
Des frais d'hébergement du patient pris en charge
Les "hôtels hospitaliers", qui existent déjà notamment à Toulouse (Maison d'accueil Le Laurier Rose) et à Paris (Ambulotel de l'Hôtel-Dieu), sont "bien accueillis par les malades et les établissements", ils sont "une mesure de bon sens et pragmatique", ajoute l'élu de l'Isère, médecin de profession. Une nuitée dans un tel "hôtel hospitalier" coûte 60 euros alors qu'une journée d'hospitalisation représente 1.500 euros.Les frais d'hébergement du patient seraient pris en charge par l'assurance maladie, les frais de gestion par le fonds d'intervention régional (FIR), qui finance des actions et expérimentations décidées par les Agences régionales de santé. "Ce n'est pas pour remplacer l'hôpital, ce n'est pas les hôteliers qui vont opérer les patients!", appuie M. Véran, affirmant que ce dispositif, qui permet de développer l'ambulatoire, s'est développé dans de nombreux pays européens.
L'UMP est divisée quant à cette expérimentation: certains trouvent "l'idée bizarre" alors qu'"il existe des établissements de soins de suite", d'autres jugent l'idée "très intéressante". En parallèle, des députés espèrent que des lits d'hôpitaux ne fermeront pas.