Un rapport de la Commission européenne démontre que les Roms ont une santé bien plus précaire que la moyenne des Européens. Les difficultés d'accès aux soins sont une des explications. A Grenoble, des femmes enceintes ont ainsi découvert le rôle d'une sage-femme.
Reportage. C'est une première pour Adela. Enceinte de 5 mois, cette jeune rom de Roumanie, qui vit à Grenoble, a rendez-vous avec une sage-femme. Elle a déjà vécu cinq grossesses mais n'a jamais bénéficié de suivi médical! Dans le centre de santé qui l'accueille, la situation n'étonne pas la professionnelle de santé. En Europe, on estime que 9 femmes roms sur 10 ne sont pas suivies pendant leur grossesse. Dans cette communauté, la mortalité infantile est jusqu'à trois fois supérieure à celle des autres Européens!Un rapport de la Commission européenne, publié en septembre, passe en revue l'espérance de vie, la vaccination, la prévalence de certaines maladies dans cette population et montre que pour la plupart des aspects de la santé, la situation est alarmante.
"La population rom a une espérance de vie considérablement plus courte que celle des non-Roms et est confrontée à un grand nombre d'obstacles dans l'accès aux soins", écrivent les auteurs. Parmi les facteurs évoqués, "la pauvreté et le manque d'éducation".
La chance d'être examinée par un médecin, ces Européens l'ont quelques fois en France. Après 3 mois de séjour continu sur le territoire, ils peuvent bénéficier d'une couverture santé à minima: l'aide médicale d'Etat.
Reportage Cédric Picaud et Dominique Semet
Intervenants : Marie Dechatte, sage femme - Centre départemental de santé; Elsa Andrieux, médiatrice sanitaire - Roms Action