La secrétaire d'Etat au numérique Marina Ferrari appelle les électeurs à un "sursaut" alors que le chef de l'Etat a annoncé, dimanche, la dissolution de l'Assemblée nationale. Un choix, selon elle, "extrêmement courageux" après le raz-de-marée RN aux élections européennes.
Elle a appris la dissolution de l'Assemblée nationale devant la télévision, juste après être rentrée chez elle alors qu’elle a tenu un bureau de vote toute la journée ce dimanche 9 juin pour les élections européennes.
Depuis son domicile d’Aix-les-Bains, Marina Ferrari nous a accordé sa première réaction. La députée (MoDem) de la Savoie et secrétaire d’Etat au numérique estime que le chef de l’Etat a "entendu les Français et leur redonne la parole".
France 3 Alpes : Que pensez-vous de cette annonce du chef de l’Etat qui a surpris tout le monde, ce soir ?
Marina Ferrari : Je trouve cela extrêmement courageux. Il dit qu’il a entendu les Français. C’est un risque, c’est sûr. A tous ceux qui disaient qu’il allait enjamber cette élection, qu’il n’en tirerait aucune conclusion ni aucune leçon, voici sa réponse : il redonne la parole aux Français.
A la vue du résultat de ces élections européennes, craignez-vous de voir arriver Jordan Bardella à Matignon dans un mois ?
Si, et j’espère que les Français auront un sursaut. Il faut que nous réfléchissions tous à notre vote. Il faut désormais choisir la ligne que nous voulons, confronter les projets. Moi, je n’ai jamais craint le combat politique.
On a une société qui est extrêmement fracturée avec des mouvements politiques qui ont envenimé cette situation à l’Assemblée. Les Français, aujourd’hui, veulent retrouver un pays plus apaisé. Ce que le RN ne peut pas amener, bien au contraire. Le RN ne peut que fracturer davantage la France.
Après l’échec de ce soir, c’est un combat difficile qui s’annonce pour la majorité présidentielle…
Les gens, ici, savent que j’ai toujours su prendre mes responsabilités. En tant qu’élue locale, car je reste une élue locale, j’ai su démissionner et me battre quand je n’étais pas d’accord. Je reste sur cette ligne. Je ne suis pas abasourdie, je suis combative.
Comment allez-vous aborder cette campagne éclair qui s’annonce ?
Je vais rester à l’écoute de mes concitoyens, au travail et plus proche que jamais. C’est inquiétant de se dire que le RN peut, demain, diriger le pays car je ne vois pas du tout ce qu’ils peuvent apporter à la France, je ne vois pas leur programme économique.