Accident de ski : comment les hôpitaux des Alpes du Nord s'organisent face à un afflux important de blessés pendant les vacances scolaires

Avec l'arrivée des touristes dans les stations alpines, dès ce début de saison, et une neige de plus en plus instable, les accidents de ski se multiplient. À l'hôpital d'Albertville, les urgences s’organisent pour faire face à cet afflux important, en pleine période de vacances scolaires.

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La période des vacances scolaires, additionnée à une neige difficile à pratiquer, a pour effet de multiplier les accidents de ski. Un afflux important de blessés qui oblige les hôpitaux de la région à s’organiser. "C’est une période que l’on prépare longtemps à l’avance", explique Benoît Vibert, chirurgien orthopédique et traumatologique au CHAM.

Tous les ans, un point est fait sur l’afflux de patients qu’il y a eu sur l’année écoulée afin de mettre à niveau les équipes pour l'année à venir. "Cette saison, on a réussi à être dans l’effectif cible, l’effectif qu’on se fixe pour accueillir la surcharge de travail", raconte Olivier Tilak, médecin urgentiste terrestre et héliporté au CHAM. "On a même réussi à fournir un petit peu de renfort de personnel paramédical qui vient faire des heures supplémentaires."

Dix à 20 patients opérés par jour avant février

Cette année, les chirurgiens de l’hôpital ont constaté un fort pic avant le mois de février. "Même si on sait que toute la saison d’hiver consiste à une augmentation de la traumatologie, elle était très forte dès le début de la saison. En général, ça a été plus de dix patients par jour à opérer, parfois des pics à 20 patients par jour", détaille Benoît Vibert. "On a une augmentation de près de 40% aux urgences et une augmentation des interventions chirurgicales, dont de la traumatologie", ajoute Olivier Tilak.

Pour Anne, les vacances au ski n'ont duré que 24 heures. Cette touriste belge a été opérée hier au lendemain d'une banale chute. "J’ai tout simplement voulu me remettre droite, pour pouvoir me mettre dans la file du remonte-pente. J’ai glissé, les skis se sont écartés, et je suis tombé. La jambe a fait une rotation et c’est le fémur qui s’est cassé."

L’une des causes des nombreux accidents est l’état de la neige. La neige tend à être dure le matin, comme du "carrelage" et à se ramollir l’après-midi. "Donc quelqu’un qui chute à forte vitesse sur de la neige dure, c’est comme chuter sur la route en moto", compare Benoît Vibert. Il y a plus de fractures du fémur et aussi de grosses factures des tibias dont beaucoup nécessitent une pris en charge dès que possible.

Une organisation spécifique entre les stations et les hôpitaux

Pour faire face à ces nombreuses interventions, une coopération existe au sein de l’hôpital entre les urgences et les équipes médicales et de chirurgie. Hors les murs, une autre organisation a été établie avec les médecins de station, qui prennent en charge les patients dès leur accident et qui peuvent joindre directement le chirurgien pour prendre un avis et préparer son admission à l’hôpital.

"On essaye de travailler en réseau pour répartir au mieux les patients. Il y a des spécificités à chaque hôpital, en termes de compétences, de disponibilités du matériel et des disponibilités des blocs opératoires", détaille Benoît Vibert.

L'organisation permet actuellement de maintenir une certaine fluidité dans le service, de façon à ce que les patients attendent le moins longtemps possible. Les hôpitaux devront attendre la mi-avril et la fin de la saison de ski pour pouvoir souffler un peu.

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