Quelques centaines de personnes se sont rassemblées ce samedi 18 mai à Albertville pour s’opposer à la candidature des Alpes françaises aux Jeux olympiques d’hiver de 2030. Un défilé auquel se sont joints des élus écologistes de la France Insoumise.
Le collectif No-JO avait appelé les opposants aux Jeux olympiques et paralympiques d'hiver 2030 dans les Alpes françaises à se mobiliser "dans la convivialité et dans la détermination", ce samedi 18 mai à Albertville.
Referendum citoyen
Plus d’une centaine de personnes a répondu à l’appel de ce collectif : citoyens, mais aussi des élus écologistes de la France Insoumise."Je suis venue manifester ma colère devant la persistance de la candidature des Alpes pour les Jeux de 2030, c’est une aberration économique, écologique, politique et morale même. Personne ne s’est demandé si on avait envie de voir ces jeux, si on avait envie de voir détruire la montagne, si on avait envie de voir des nouvelles infrastructures, des constructions, personne ne nous a demandé notre avis et c’est nous qui allons payer," confie Anne-Marie, membre de plusieurs associations savoyardes.
Ce que déplorent les citoyens et certains élus, c’est le manque de consultation de l’opinion publique pour porter cette candidature, aujourd’hui, ils réclament des référendums : "Il n’y a toujours pas de référendum national alors que c’est un projet d’état, on s’aperçoit que l’opinion publique n’est pas pour. Il faudrait au moins un débat au niveau de la nation, un référendum citoyen," confie Valérie Paumier de l'association Résilience Montagne.
Des JO verts ?
La candidature pour ces JO est portée par deux régions, Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), promettant toutes les deux des Jeux sobres et écologiques, en réutilisant notamment les infrastructures des Jeux d'Albertville de 1992. Cette candidature a été la seule retenue par le CIO, le 29 novembre dernier.
Mais les élus de la France Insoumise, présent aujourd’hui lors de la manifestation ne croient pas en ces jeux verts : "La seule chose qu’ils nous disent, c’est qu’ils vont faire sur des sites déjà existants. On sait très bien qu’il va falloir mettre aux normes ces sites, il y a des exigences en termes de cahier des charges du CIO, il va falloir mettre aux normes ces installations à la fois en termes d’accessibilité et en termes de visibilité et ça va coûter et ça va artificialiser les sites et donc le seul argument sur lequel ils se basent pour dire qu’ils vont faire des jeux durables, c’est ça," affirme Claudie Ternoy-Léger, conseillère régionale EELV.
Décision dans deux mois
Les manifestants annoncent rester mobilisés même après la probable obtention des Jeux olympiques pour 2030 : "Une fois que la décision sera donnée, il y aura énormément de choses à faire, car il reste six ans avant la tenue de ces JO. Aujourd’hui, j’ai espoir en ça, espoir que tout ce que l’on fait aujourd’hui n’est pas vain, espoir de tenir des Jeux d’une manière différente. J’ai espoir qu’il y ait une prise de conscience pendant ces six années qui va permettre de faire monter ce sujet à l’échelle nationale et que chacun et chacune s’empare de cette thématique", conclut Anouchka, une manifestante.
La décision définitive est attendue pour la fin du mois de juin.