Au cœur de la Tarentaise, la station de Notre-Dame-du-Pré ferme définitivement faute de neige. Après 50 ans de ski dans ce petit village savoyard, les habitants se remémorent avec nostalgie ces années de "fête", où ils partageaient leur hiver avec les touristes.
En bas des pistes, le téléski de Notre-Dame-du-Pré ne remontera plus aucun skieur. Construite en 1977 par la commune, l’installation devrait être démontée d’ici quelques années. "Il y avait plein de gens en vacances, qui venaient consommer. C’était la fête et c’était magnifique", se remémore Joël Romanet, adjoint au maire.
Le 10 octobre dernier, le conseil municipal a annoncé la fermeture définitive de cette petite station familiale située en Tarentaise, principalement à cause du manque de neige et de difficultés économiques.
Cinquante ans de souvenirs
Depuis presque 50 ans, la petite station familiale accueillait les skieurs et les jeunes occupants d’un centre de vacances.
Joël Romanet, que l’on voit sur la photo ci-dessous, était l’un des professionnels de la station : moniteur de ski, puis dameur et secouriste. Il a vu, petit à petit, la neige disparaître de sa montagne. "Tout doucement ça s’est estompé et ça fait mal au cœur. C’est dommage mais il faut se rendre à l’évidence", regrette-t-il.
Chaque année, la plus petite station de Savoie était en déficit de 20 000 euros. Les trois remontées mécaniques n’ouvraient plus que les week-ends et les vacances scolaires.
Pour Denis Romanet, dont la maison est située au bord des pistes, le village de 250 habitants ne sera plus jamais comme avant : "J’étais habitué, ça faisait une animation, c’était agréable. J’ai beaucoup de monde qui venait, des amis, de la famille. Ils ont appris à faire du ski ici."
"Les anciens, ils ont un peu du mal à digérer, confie Bruno Rimboud, éleveur de vaches laitières et saisonnier pour la station. C’est malheureux pour la commune. Moi j’ai travaillé quatre saisons, il y avait une bonne ambiance, c’était familial. Mais ces quatre dernières années, on ne travaillait déjà pas beaucoup."
"Mais le village ne va pas mourir", conclut Joël Romanet, qui rappelle que des gîtes et des centres de vacances existent toujours pour accueillir les familles dans la commune.