Le procès du psychanalyste d'Ugine, soupçonné notamment d'avoir incité ses patients à avoir des relations sexuelles entre eux, s'ouvre ce mercredi 16 décembre au tribunal correctionnel d'Albertville. Il doit durer jusqu'à vendredi.
Le procès prévu à la fin du mois d'octobre, avait finalement été reporté en raison d'une grève des avocats. Il s'ouvre donc ce mercredi au tribunal correctionnel d'Albertville, et doit durer trois jours. Les victimes avaient demandé qu'il se tienne à huis clos, ce qui leur a été refusé. 17 personnes se sont portées parties civiles mais, durant l'instruction, 72 victimes ont été identifiées, notamment dans "le monde enseignant", selon le parquet.
Reportage de N. Rapuc, F. Pasquette et J.-J. Picca :
Intervenants: Me Max Joly, avocat de la défense; Me Roselyne Duvouldy, avocat de la partie civile; Isabelle Ferrari, membre de l'Union nationale des associations de défense de victime de secte
"Pour certains patients, ça a dérivé en torture"
Les faits poursuivis se sont produits de 2007 à 2010 dans son cabinet à Ugine (Savoie), mais aussi à Cuers (Var), où M. Masset dispensait des formations pour permettre à ses patients de devenir thérapeutes dans le cadre de la Société française des analystes praticiens jungiens (SFAPJ). "Il prétendait que ces séances, auxquelles il participait parfois, les empêcheraient de tomber dans la prostitution... Il a également induit de faux souvenirs d'inceste chez ses victimes, provoquant des dommages collatéraux dans les familles concernées par ces fausses allégations", ajoute l'UNADFI."Pour certains patients, ça a dérivé en torture", a affirmé Me Roselyne Duvouldy, avocate de plusieurs parties civiles. M. Masset "exerçait son activité au vu et au su de tout le monde depuis 1996", a rétorqué son avocat Me Max Joly. "Certains patients ont été satisfaits de la thérapie", a-t-il souligné, ajoutant que son client reconnaissait "les faits mais pas les infractions". "Pour qu'il y ait une infraction, il faut qu'il y ait conscience de la commettre", a affirmé l'avocat, en soulignant qu'on ne reprochait à son client ni agression sexuelle ni escroquerie.
M. Masset était parti depuis 2010 s'installer en Suisse, en infraction de son contrôle judiciaire. Il a été placé en détention provisoire il y a six mois.