Ce jeudi 15 janvier, trois semaines après le chassé-croisé qui avait laissé 15.000 personnes sur les routes de Savoie, des maires étaient conviés à une réunion de débriefing par le préfet. Ambiance tendue.
Depuis plusieurs semaines, ces élus ne décolèrent pas. Tous ont l'impression d'avoir été piégés par une organisation défaillante lors de l'épisode "des naufragés de la neige", le week-end du 27-28 décembre. Alors, en leur donnant la parole, le préfet de la Savoie devait bien se douter que les choses ne se diraient pas dans le calme. Qu'importe, quelques minutes avant la réunion Eric Jallon persistait: "Je veux d'abord écouter les élus, leur ressenti sur le terrain, et le jour où cette situation se reproduira, car elle se reproduira, il faudra que l'on s'améliore."
Le problème de communication, c'est le premier reproche fait à la Préfecture de la Savoie. Des maires ne savaient pas qu'ils devaient ouvrir des hébergements alors que d'autres avaient fait le nécessaire et n'ont vu personne! Et puis il y a l'horaire de déclenchement du plan d'urgence: 17 heures alors que la situation était périlleuse depuis plusieurs heures.
C'est la première fois que j'ai eu honte d'être élu"
Franck Lombard, maire d'Ugine témoigne: "J'y suis allé, moi, dans les bouchons pour voir et pour essayer d'échanger avec les gens, sans dire que j'étais élu sinon je me serais fait lyncher. Dans ces moments-là, on a honte, c'est la première fois que j'ai eu honte d'être élu et d'être savoyard!"
L'heure est aussi aux comptes. Rien qu'à Albertville la facture liée à cette épisode est estimée à 15.000 euros! "Ce sont surtout beaucoup d'heures supplémentaires en période de week-end", explique la maire, Martine Berthet, qui ne se fait pas trop d'illusions sur celui qui paiera.
Reportage Céline Aubert-Egret et Yves-Marie Glo
Cette semaine, les réunions vont se succéder, promet le préfet, avec pour objectif d'être prêts pour les vacances qui débutent le 7 février.