Un homme incarcéré dans la prison d'Aiton, en Savoie, a été retrouvé mort ce matin à 6 heures. Ce suicide fait suite à une journée et une nuit tendues, dans ce centre pénitentiaire où huit détenus ont lancé une émeute mercredi 7 septembre.
Un détenu du centre pénitentiaire d'Aiton a été retrouvé mort ce jeudi 8 août au matin, vers 6 heures. Ce sont les gardiens qui l'ont découvert, après un mercredi marqué par une courte émeute dans la cour de la prison, et une nuit encore tendue avec l'intervention des pompiers pour un nouveau départ de feu.
Hier, à 14h20, huit détenus ont profité de la mise en place de la promenade pour déclencher une émeute, cassant les sanitaires pour ramasser des morceaux de pierre, selon Pascal Gaudot, secrétaire local de l'UFAP-Unsa Justice et permanent du syndicat dans la prison d'Aiton.
Six détenus transférés ailleurs
Aussitôt, une cellule de crise est mise en place, les intervenants extérieurs sont évacués et le personnel de sécurité se met à l'abri. 25 gendarmes sont dépêchés sur les lieux, ainsi que cinq véhicules de pompiers afin d'étendre de petits départs de feu dans la cour.Vers 17h30 arrive l'ERIS, l'Equipe régionale d'intervention et de sécurité, venue de Lyon. L'assaut est donné à 17h50 et les 17 membres de l'équipe viennent rapidement à bout des huit détenus. Six d'entre eux ont été transférés vers d'autres établissements, notamment à Lyon et à Bourg-en-Bresse. Les deux derniers resteront dans la prison, en quartier disciplinaire. Les derniers transferts ont été achevés vers 20h30.
En ce moment ça se passe très très mal
Puis dans la nuit de mercredi à jeudi, "ça a été à nouveau le bazar" a expliqué le gardien, avec un nouveau départ de feu qui a mobilisé cinq véhicules de pompiers, rapidement maîtrisé. A l'aube, poursuit Pascal Gaudot, "on a retrouvé un détenu qui s'est pendu". Ce n'était pas l'un des huit sanctionnés, mais il ferait partie de la même section disciplinaire qu'eux. On ignore encore les circonstances exactes de cette mort ni si des mesures de sécurité vont être prises. "Pour l'instant rien n'est fait" ajoute le syndicaliste.
L'influence de deux détenus fichés S ?
Selon Pascal Gaudot, cette émeute serait liée à l'influence de deux détenus condamnés pour "participation à une association de malfaiteurs en vue de préparer un acte terroriste" à six et huit ans d'incarcération. Ces deux individus, radicalisés et fichés S, bénéficieraient d'une grande liberté de mouvement "du matin au soir" et "les gens qui les côtoient sont en train de changer". Le syndicat UFAP-Unsa Justice est, d'après ses mots, "absolument convaincu que ça a un lien".Ce n'est en tout cas pas le premier incident à la prison d'Aiton, car "en ce moment ça se passe très très mal." La semaine dernière, deux détenus s'étaient retranchés dans la salle de musculation de la prison. L'ERIS de Lyon était également intervenue pour les déloger.
L'UFAP UNSa Justice avait alors publié un tract, où le syndicat s'interrogeait "notamment sur la décision prise d'affecter deux détenus radicalisés et fichés « S » sur une section ouverte du centre de détention". Des détenus qui avaient également accès aux ateliers. La direction du centre pénitentiaire n'a pour le moment pas souhaité s'exprimer.