L'enquête progresse rapidement concernant l'attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray avec l'annonce de l'identification du deuxième assaillant qui ne serait pas normand mais savoyard. Une perquisition a eu lieu à Aix-les-Bains.
Selon une source policière, Abdel Malik P. pourrait venir de la Savoie. Il était rentré avec Adel Kermiche dans l'église le mardi 26 juillet avant l'assassinat du père Hamel.
Adel Kermiche, qui a été identifié peu après les faits, était quant à lui était âgé de 19 ans et originaire de Mont-Saint-Aignan en Seine-Maritime. Il avait tenté par deux fois de rejoindre la Syrie. Depuis sa remise en liberté, en mars, il était assigné à résidence et portait un bracelet électronique.
Les deux assaillants ont été abattus par la police alors qu'ils sortaient armés de l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray.
Les enquêteurs cherchent aussi à savoir si les deux hommes ont pu bénéficier de complicités et être mandatés depuis la Syrie.
L'identification du second auteur de l'attaque, dont le visage a été défiguré par un tir de la police, était toujours en cours mercredi 27 juillet en milieu de journée. Toutefois, une carte d'identité au nom d'Abdel Malik P. a été retrouvée mardi au cours d'une perquisition au domicile familial d'Adel Kermiche. Selon l'une des sources, "plusieurs éléments laissent à penser qu'il s'agit du deuxième assaillant".
Abdel Malik P. est âgé est originaire de Savoie. Ce jeune de 19 ans n'avait pas fait l'objet de condamnations et la justice ne disposait donc ni de ses empreintes ni de son ADN. Son identification formelle a donc été retardée. Plusieurs perquisitions ont eu lieu, dont une, à Aix-les-Bains (Savoie) avec le concours du RAID.
Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué l'assassinat de Jacques Hamel et présenté les deux assaillants comme ses "soldats". Ont-il été directement mandatés depuis la Syrie ou ont-ils agi par mimétisme, répondant aux nombreux appels au meurtre de l'Etat islamique? Ont-ils pu bénéficier de soutiens en France pour préparer leur action? Les assaillants n'avaient sur eux que trois couteaux, un pistolet inopérant et de faux engins explosifs.
Un mineur de 16 ans, né en Algérie et interpellé mardi, était toujours en garde à vue ce mercredi. Son frère fait l'objet d'un mandat d'arrêt pour être parti dans la zone irako-syrienne le 29 mars 2015 avec les papiers d'identité de Kermiche. Le mineur, qui a été "assigné à résidence" "en fin de semaine dernière" ne semble pas à ce stade avoir de lien avec l'attaque, selon le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Son frère a-t-il pu jouer un rôle depuis la Syrie?
Les investigations ont démontré que "des personnes proches de Kermiche ont tenté de partir dans ce pays ou sont déjà sur zone", d'après une source proche de l'enquête. Le matériel informatique et téléphonique qui a été saisi au cours des perquisitions est toujours en cours d'exploitation.