La bactérie responsable du choc septique qui a emporté les bébés de Chambéry appartient à la famille des entérobactéries. Sa nature exacte n'a pu être déterminée. La Dr Ana-Maria Burguière, de l'Institut Pasteur, répond à nos questions.
Interview. Les entérobactéries sont naturellement présentes dans l'intestin des hommes et des animaux. Si elles passent dans le sang ou si elles mutent, elles peuvent se révéler redoutables, on se souvient de la bactérie E.coli contenue dans des graines germées et responsable d'une épidémie mortelle. Elles prolifèrent aussi bien chez un "hôte" que dans l'environnement. Chez les humains, elles se développent principalement chez les patients fragiles, comme les prématurés.Les germes isolés à partir des poches de nutrition parentérale produites par le laboratoire Marette appartiennent à une espèce non décrite et donc non répertoriée dans la base de données de l'Institut Pasteur. Les bactériologistes reconnaissent que le niveau de non-connaissance sur ces bactéries est de toute façon vertigineux. Heureusement, les antibiotiques à spectre large peuvent combattre les entérobactéries. C'est grâce à eux qu'un quatrième bébé de Chambéry a pu être sauvé.
A ce jour, il est impossible de déterminer comment la bactérie est entrée dans le circuit de fabrication des poches parentérales. "Elle est d'origine environnementale, ce qui signifie qu'elle peut provenir de l'eau, de l'air ou de la terre", explique la Dr Ana-Maria Burguière, responsable adjointe de la Cellule d’intervention biologique d'urgence de l'Institut Pasteur.