"C’est une bonne chose" ou "Ça ne sert à rien !" : dans les Alpes, élus et habitants réagissent au couvre-feu à 18h

Jeudi 14 janvier, le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé la mise en place sur tout le territoire d’un couvre-feu à 18h. Dans les Alpes, élus, commerçants et habitants sont partagés. 

Dès le samedi 16 janvier, un couvre-feu à 18h sera mis en place "pour au moins 15 jours" sur l'ensemble du territoire métropolitain français, afin de faire face à l'épidémie de Covid-19.

"Sauf les exceptions liées aux missions de service public, tous les lieux, commerces ou services recevant du public seront fermés à 18h", a précisé Jean Castex, le chef du gouvernement lors d'une conférence de presse.

Jusque-là, l’Isère, la Savoie et la Haute-Savoie avaient été épargnés car seuls 25 départements étaient astreints à un couvre-feu à 18 heures. Mais l’efficacité de cette mesure semble avoir convaincu le gouvernement de la généraliser à tout le territoire : "Il apparaît selon les données disponibles à ce jour que cette mesure a une efficacité sanitaire: dans les 15 premiers départements où le couvre-feu a été mis en oeuvre à 18h dès le 2 janvier dernier, la hausse du nombre de nouveaux cas y est 2 voire 3 fois plus faible que dans les autres départements métropolitains", a fait valoir Jean Castex.

 

Ça ne sert à rien

Dans les Alpes, les habitants restent sceptiques. À Chambéry, de nombreux clients croisés en fin de journée dans une galerie commerciale expriment leur mécontentement. "Ça ne sert à rien je pense, parce que 20h ou 18h, je ne vois pas la différence !" confie une cliente. "Je ne vois pas l’intérêt de passer de 20h à 18h, ce n’est pas deux heures qui vont changer quelque chose" renchérit une autre.

Dans la galerie, nous rencontrons un infirmier, confronté tous les jours à l’épidémie. "Je ne suis pas forcément défavorable à cette mesure si elle paraît raisonnée et qu’elle donne scientifiquement un résultat positif" explique le soignant.

 

Les commerçants se sentent lésés

De son côté, le gouvernement explique vouloir réduire les rassemblements privés tout en limitant l’impact sur l’économie. Mais les commerçants estiment qu’une fermeture à 18h va fragiliser un peu plus leurs établissements. "Ce couvre-feu, ça représente pour nous une fermeture du restaurant à 18h donc on ne peut faire que le service du midi, regrette Vijay Ram, gérant d’un restaurant qui pratique la vente à emporter. Cela représente une perte du chiffre d’affaire de 35 à 40% sur le service du soir".

"Les mamans vont chercher les enfants à l’école et après se promènent en galerie, ajoute Benita Gonzalez, directrice d’un magasin de prêt-à-porter dans la même galerie marchande. Il est vrai que nous, on a une vraie clientèle à ces tranches horaires donc ça va être très compliqué".

 

Les élus divisés

La mesure ne fait pas non plus consensus chez les élus locaux. Dès la fin de la conférence de presse, Loïc Hervé, sénateur de Haute-Savoie, s’est empressé de donner un avis défavorable sur les réseaux sociaux. "Quel dommage d'abandonner une logique de différenciation territoriale en fonction d'éléments objectifs et rationnels" écrit-il dans un tweet, regrettant une généralisation à tout le territoire.

 

D’autres, comme Xavier Roseren, député de Haute-Savoie, y voient un moyen de passer des vacances de février plus sereines. "Les études semblent montrer que cette mesure est efficace. Donc si on peut la généraliser et permettre au virus de circuler moins vite, c’est un bonne chose. Economiquement, c’est moins lourd qu’un confinement strict et c’est mieux perçu. Et puis, ça nous permettra peut-être d’augmenter l’espoir d’une ouverture des stations de ski pour les vacances de février".

Avec plus de 23 000 contaminations ce mercredi, le gouvernement espère donner un coup de frein à la circulation du virus. Sans quoi, le Premier ministre a prévenu qu'un nouveau confinement serait appliqué "sans délai".

 

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