Le chasseur suisse a été condamné mercredi à 8 000 euros d'amende à Chambéry pour cruauté envers les animaux, a annoncé l'avocat de deux associations de défense des animaux.
La cour d'appel de Chambéry a condamné mercredi le chasseur qui avait abattu des ânes à Arith (Savoie) en 2017 en prétendant les avoir confondu avec des biches, à 8 000€ d'amende pour actes de cruauté envers les animaux et cinq ans d'interdiction de chasser. Un verdict plus lourd qu'en première instance.
Les faits avaient particulièrement émus les défenseurs des animaux. Le 17 septembre 2017, ce chasseur suisse s'était rendu à Arith pour y participer à une chasse au cerf. Il avait croisé un troupeau d'ânes, et en avait abattu quatre, à faible distance, en rechargeant sa carabine à chaque fois.
Le tribunal de Chambéry l'avait condamné à une contravention de 750 euros d'amende en mai dernier, - et à indemniser la propriétaire des ânes - pour sanctionner le fait qu'il ait mal identifié sa cible avant de tirer. Son permis de chasse avait été annulé et son arme confisquée. Le tribunal de Chambéry avait admis "qu'aussi invraisemblable que cela paraisse", le chasseur avait pu faire une confusion de bonne foi, et ne l'avait condamné qu'au titre de l'infraction aux bonnes règles de la cynégétique. Mais il avait été relaxé du chef de cruauté envers les animaux.
Condamnation plus lourde en appel
Ce chef d'accusation a, cette fois-ci, été retenu, par les juges. L'avocat général au contraire avait estimé le 30 mai, devant la cour d'appel, que le chasseur n'avait pu faire une telle confusion à quatre reprises, et avait requis un an de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende pour cruauté envers les animaux.
Il a été suivi par la cour d'appel sur cette qualification. Le chasseur a en outre été condamné à verser 950 euros en dommages et intérêts et frais de justice à toutes les associations parties civiles, a ajouté Me Patrice Grillon, l'avocat de l'association Stéphane Lamart et de la SNDA (Société nationale pour la défense des animaux).
"C'est une décision fantastique", a considéré l'avocat, "une très belle victoire du droit", qui incitera à réfléchir "ceux qui ne veulent pas rentrer bredouilles de la chasse et "font des cartons" sur des animaux domestiques".
Il faut cependant encore "mener un combat", a-t-il ajouté, "faire prendre conscience que la souffrance animale ne s'arrête pas aux animaux domestiques", puisque si le chasseur avait réellement tué des biches, il n'aurait pas été condamné.