Dans la nuit du 10 au 11 avril 2012, des policiers interviennent pour un cambriolage en cours au magasin Darty de Saint-Alban-Leysse (Savoie). L'un d'eux meurt écrasé par les malfaiteurs en fuite. 3 ans après, le procès des accusés s'est ouvert à Chambéry.
12h30, c'est l'heure de la pause dans ce procès où quatre des cinq accusés, âgés de 31 à 42 ans, sont présents. L'un d'eux, à qui quelqu'un voulait donner un sandwich, s'agite, se débat au moment de mettre les menottes, se les retire violemment.
Depuis le début de l'audience, tension et nervosité sont palpables dans le box. A l'extérieur, les forces de l'ordre sont en nombre, avec notamment des éléments du Raid. Un déploiement "en lien avec le comportement des accusés au cours de l'instruction", explique-t-on.
Tous sont jugés pour "vol avec violence ayant entraîné la mort". Tous nient leur implication dans la mort de Cédric Pappatico. Et pourtant, le véhicule qui les transportait lors du cambriolage du Darty de Saint-Alban-Leysse a percuté le brigadier-chef qui en est mort.
L'ADN d'un des accusés a été retrouvé sur une pince coupante abandonnée sur les lieux du drame. Mais c'est en enquêtant sur la voiture, découverte brûlée dans la banlieue de Lyon, et en recensant les infractions impliquant ce type de véhicule dans le Grand Est, que les enquêteurs ont pu identifier une équipe de quatre malfaiteurs finalement mis en examen entre juin et décembre 2012. Un cinquième homme était enfin identifié et interpellé en Tunisie, en décembre 2013, après la délivrance d'un mandat d'arrêt international. Non "extradable" car de nationalité tunisienne, il a été libéré sous contrôle judiciaire en février.
Des écoutes téléphoniques édifiantes
Les investigations téléphoniques confirmeront les soupçons. Cette première matinée d'audience a permis de citer le témoignage d'une amie des suspects qui racontait les avoir entendus s'invectiver au lendemain des faits, l'un d'entre eux criant: "Pourquoi t'as reculé? Tu lui as foncé dedans au 'deck' (policier). Il est mort. On va tous en prendre pour 20 ans."Reportage Aurélie Massait et Grégory Lespinasse