A partir du 1er novembre, tous les automobilistes doivent être équipés de pneus hiver ou détenir des équipements spéciaux lorsqu'ils circulent en zone de montagne. Équipements nécessaires, périmètre, contraventions… Voici les informations à connaître.
Malgré la clémence des températures, l'heure est à l'équipement hivernal pour les voitures. La loi Montagne, votée en 2020, impose aux automobilistes d'équiper leur véhicule de matériel adapté entre le 1er novembre et le 31 mars de chaque année lorsqu'ils circulent dans des zones de montagne.
Que dit la loi ? Y aura-t-il des sanctions cette année ? Quelles sont les zones concernées dans les Alpes du Nord ? Voici ce qu'il faut savoir avant d'équiper votre véhicule.
Les équipements obligatoires
Véhicules légers, utilitaires, bus et poids lourds : tous les véhicules sont concernés par la loi Montagne. Pour les conducteurs habitant dans une commune concernée ou la traversant, il faut, au choix, détenir au moins deux chaînes ou chaussettes à neige, ou bien équiper son véhicule de quatre pneus hiver.
Les seuls pneus hiver admis par la loi portent l'appellation "3PMSF" (3 Peak Mountain Snow Flake) et sont identifiables par la présence d'une illustration de montagne à trois pics contenant un flocon de neige. Les pneus dits quatre saisons (4S) n'ayant pas de définition réglementaire, ils doivent eux aussi être estampillés "3PMSF".
"L'achat et l'utilisation d’autres 'pneus neige' resteront possibles, mais les usagers devront dans ce cas, détenir en plus des chaînes pour circuler du 1er novembre au 31 mars dans les zones concernées par la mesure", peut-on lire sur le site de la Sécurité routière.
Le périmètre d'application de la loi
Les équipements hivernaux sont obligatoires sur l'ensemble des routes de Savoie et Haute-Savoie. En Isère, cette réglementation s'applique dans plus de 160 communes du Sud du département, celles qui sont en zone de montagne, au-delà de 400 mètres d'altitude environ. Une nouvelle signalisation routière rappelle aux usagers quand ils entrent ou sortent d'un périmètre réglementé.
Cette loi vise à "renforcer la sécurité routière" mais aussi à "éviter les blocages causés par des véhicules mal équipés, souvent à l'origine de la paralysie de certains axes en région montagneuse", indique la préfecture de la Savoie.
Vers une nouvelle saison sans contraventions ?
Entrée en vigueur en novembre 2021, la loi Montagne n'a pour autant jamais donné lieu à des sanctions. Pour cause, le décret d'application de la loi n'a jamais été publié par l'exécutif malgré l'adoption du texte.
"En apprenant la nouvelle, j'ai cru que c'était une farce, s'impatiente Vincent Rolland, député (LR) de la Savoie. Cela fait trois ans que nous sommes en attente. Le fait que l'absence d'équipements spéciaux - qui sont indispensables à la sécurité des usagers sur des routes de montagne - ne soit pas sanctionnée, c'est inenvisageable. Ce n'est pas la bonne manière de responsabiliser les automobilistes."
L'élu annonce ce lundi 28 octobre avoir écrit au ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, pour lui demander de mettre en place des contrôles dès cet hiver. "Il y a eu plusieurs années de pédagogie mais aujourd'hui, chacun connaît la réglementation. Combien de temps faut-il alors pour l'appliquer ?", regrette M. Rolland. "Je n'arrive pas à imaginer que le décret n'arrive pas cette année."
Une habitude bien ancrée
Malgré l'absence - jusqu'alors - de contraventions, l'équipement hivernal des véhicules reste une habitude bien ancrée dans les territoires de montagne. Les montages des pneus hiver monopolisent l'agenda de nombreux garages automobiles à l'automne.
"On peut faire jusqu'à 17 voitures le matin, l'après-midi jusqu'à 28. On est dans un rythme normal pour la saison", résume Julien, technicien dans un garage spécialisé de Saint-Martin-d'Hères, dans l'agglomération grenobloise.
"J'ai toujours changé mes pneus hiver parce que je vais pas mal en station de ski, donc avec des pneus été, ce n'est même pas la peine", témoigne un automobiliste. Tout manquement à la loi montagne doit être sanctionné par une amende de 135 euros.