PORTRAIT. "Le bowling, c'est 70% de mental" : la Savoyarde Julie Perrier championne d'Europe à 18 ans

Julie Perrier a été sacrée chez les juniors, grâce à son mental d'acier. La sociétaire du club de Cognin, près de Chambéry, est devenue la première française à décrocher un titre européen en bowling, à 18 ans seulement.

C'est un sport encore peu reconnu en France, relégué bien souvent au statut de loisir en famille. Avec ses résultats, Julie Perrier espère bien changer la donne. La Savoyarde, âgée de 18 ans, vient d'être sacrée championne d'Europe junior de bowling, en Autriche. 

"C'est en ramenant plein de médailles comme celles-là que cela va aider notre fédération à prendre de l'ampleur", estime la jeune femme rencontrée à l'entrainement, dans l'agglomération de Chambéry.

Pour l'instant, elle fait partie des quelques milliers de licenciés en France à pratiquer le bowling assidûment. Elle réalise des sessions d'entrainement d'une heure et demie à deux heures, à raison de quatre à cinq jours par semaine.

Une guerre des nerfs

"C'est devenu mon sport de prédilection", raconte-t-elle. "Je faisais de la natation auparavant, j'ai totalement arrêté pour me consacrer au bowling. Ca fait quatre ans que je suis en équipe de France et j'adore ça", dit-elle dans un grand sourire.

Les boules pèsent 7 kilos chacune, alors en revenant de dix jours de compétition européenne, elle était un peu à plat. Le bowling sollicite "le dos, les genoux, les poignets" mais pour elle, c'est avant tout dans la tête que tout se joue.

"Il faut de la technique, de la tactique, du physique et surtout il y a l'aspect mental qui est très important", explique-t-elle.

Car les matches se disputent en confrontation. Les "bouleuses" attendent leur tour pour jouer et voient les performances ou les échecs de leurs adversaires. Elles ont le temps de cogiter, et de se laisser déstabiliser. Une guerre des nerfs qu'elle a su remporter en Autriche.

"Je l'ai bien vu en finale. Le bowling, c'est 70% de mental. Quand il y en a une qui enchaine deux strikes avant toi et que tu dois absolument en réussir un pour passer, et bien là, c'est le mental qui joue". 

Julie Perrier est licenciée au club de Cognin. Elle a toujours le même entraineur depuis ses débuts. Christian Perret, confirme : elle a "une gestuelle innée, elle est très relâchée. Il faut beaucoup de concentration, et elle est très posée, c'est un facteur décisif", ajoute-t-il.

De la lucidité, de la patience et de la régularité

"Il faut avoir beaucoup de patience", renchérit la jeune femme. "Le bowling, c'est un sport qui se pratique sur la durée. Moi ça fait neuf ans que j'ai commencé et je n'ai eu des résultats que là, ces dernières années, depuis quatre ans. Il faut de la lucidité et de la régularité, beaucoup de régularité".

Son succès européen est loin de lui tourner la tête. Etudiante en STAPS à l'université Savoie Mont-Blanc, Julie prépare son avenir en parallèle de sa carrière sportive. 

"Si je reste en France, je ne peux pas vivre du bowling et je ne compte pas aller aux Etats-Unis pour devenir joueuse pro. Donc, mon but, c'est d'obtenir mon diplôme de prof d'EPS et, à côté, pourquoi pas devenir coach national d'une équipe de bowling ?"

Mais son rêve ultime, "c'est de participer un jour aux Jeux Olympiques", confie la jeune femme de 18 ans. Il lui faudra s'armer de patience pour espérer voir un jour son sport entrer dans la cour des grands de l'Olympe. Cela tombe bien, la patience, c'est sa grande qualité.