Le procureur de la cour d'appel de Chambéry fustige "les technocrates de Bercy"

Le procureur général de la cour d'appel de Chambéry, menacée par une refonte de la carte judiciaire, a exprimé lundi la crainte de voir des sites "dévitalisés", au risque de "supprimer ce qui marche".

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"On nous dit : Ne vous inquiétez pas, tous les sites judiciaires seront maintenus. Certes, mais en réalité, on laisse entendre qu'ils pourraient être dévitalisés", a déclaré Brice Robin, procureur général de la cour d'appel de Chambéry. 


Crainte de la "dévitalisation" de la Cour d'appel

Dans son discours lors de l'audience solennelle de rentrée, il a soulevé le risque élevé de voir le contentieux social dépendre "dès mars" de Lyon ou de Grenoble pour les appels. Pourtant, Chambéry "a les meilleurs délais de France d'audiencement --seulement six mois -- alors qu'à Lyon, les délais sont de l'ordre de deux ans et demi". "Pourquoi supprimer ce qui marche ?", demande-t-il.


Le procureur général s'est fait défenseur de la "communauté judiciaire (...) aujourd'hui sur la sellette par la volonté d'une "intelligentsia jacobine" qui, sous couvert de modernité, souhaite imposer une soi-disant meilleure rentabilité au prix d'un abandon de la prise en compte du facteur humain et de la proximité".


"Sacrifier la justice humaine"

"Nous ne sommes pas contre la modernité", a-t-il dit. "Encore faut-il que la valeur ajoutée apportée par la dématérialisation et la numérisation soit réelle et prenons garde de ne pas sacrifier la justice humaine sur l'autel de la modernité et du numérique".

Quant aux économies demandées par Bercy, Brice Robin leur a opposé la réalité des dossiers: "des affaires pénales ne sortent que parce qu'un magistrat a décidé de prendre des réquisitions pour effectuer des recherches, notamment des expertises ADN" coûteuses.

Contre les économies demandées, la réalité des dossiers

Il rappelle ainsi que la magistrate qui a engagé l'expertise qui a permis d'identifier le crâne du caporal Noyer -- pour l'assassinat duquel est mis en examen le principal suspect de l'affaire Maëlys --  aurait pu se voir "reprocher" la dépense "si ça n'avait pas +matché+". "Allez donc expliquer cela à la famille de la victime, messieurs les technocrates de Bercy", dit-il.
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