"Comment faire mourir un homme?", "médicament provoquant un arrêt cardiaque"... Ce mardi, aux assises de la Savoie, un expert en informatique a dévoilé près de 530 recherches internet réalisées par Ludivine Chambet sur son ordinateur.
Un expert en informatique a détaillé ce mardi 16 mai devant les assises de la Savoie, à Chambéry, le contenu glaçant des recherches sur internet de Ludivine Chambet.
L'aide-soignante est accusée de treize empoisonnements de personnes âgées à l'EHPAD de Jacob-Bellecombe, dont dix en sont mortes entre septembre 2012 et novembre 2013.
Près de 530 recherches
"520 à 530 recherches" se rapportent à cette affaire et la plupart ont été réalisées entre mai et octobre 2013, a expliqué Damien Dussart, au septième jour de procès de la femme de 34 ans.
Comment faire mourir un homme?
Il livrait le résultat de l'examen de son ordinateur personnel, dont elle a toujours reconnu être l'unique utilisatrice.
"Comment faire mourir un homme?", "médicament provoquant un arrêt cardiaque", "comment provoquer une perte de connaissance?", "comment provoquer un coma?": l'expert énumère les recherches ainsi que celles, nombreuses, sur les médicaments psychotropes que l'accusée administrait en cocktails à ses victimes.
On y trouve aussi ces requêtes qui parlent du quotidien de Ludivine Chambet, engluée dans une relation fusionnelle avec sa mère, qui décède d'une leucémie en juin 2013: "pourquoi suis-je toujours célibataire?", "comment enlever un mauvais sort?", "manuel pratique du guérisseur".
Reviennent également ces occurrences: "provoquer cancer du pancréas", "provoquer un infarctus", "chocolat lait pour empoisonner un chien", "comment provoquer un coma?", "provoquer un dérèglement du pancréas", "pancréatite". Des recherches qui soulèvent des questions de la cour.
"Qui souffre d'une pancréatite, Madame?" demande la présidente de la cour Isabelle Oudot ; ce à quoi Ludivine Chambet répond : "Mon père". Sans en dire plus sur ce père, exclu du couple que formaient sa femme et sa fille et qui retisse des liens avec son enfant depuis qu'elle est en détention.
La "gentille" et la "méchante" Ludivine
"Aussi improbable que ça puisse paraître, je ne m'en rappelle pas. À aucun moment je me revois faire ces recherches", a tenté d'expliquer Ludivine Chambet.
L'accusée, questionnée depuis une semaine sur ses motivations, s'est décrite mardi divisée entre "la gentille Ludivine" qui voulait "apaiser" ses victimes et "la méchante Ludivine" qui faisait ces recherches internet et administrait les mélanges toxiques.
Les experts psychiatres ont formellement écarté en début de procès toute maladie mentale ou dédoublement de la personnalité, parlant plutôt de "personnalité clivée".