Camille Clermidy, un jeune Chambérien de 28 ans, s'apprête à parcourir le GR5, sentier de randonnée qui traverse les Alpes de la Méditerranée au lac Léman, pieds nus. Un projet "un peu fou", mais mûrement réfléchi.
Camille Clermidy, 28 ans et habitant de Chambéry (Savoie), se prépare pour un monument : le GR5. Un sentier de randonnée qui traverse les Alpes, et ses différents massifs, pour relier le Jura à la Méditerrannée. Le jeune homme compte effectuer une partie importante de ce sentier mythique au cours du mois de juillet. Mais pas n'importe comment : il compte randonner pieds nus.
Sans aucune chaussure, et sans nécessaire de couchage non plus : "Je compte sur l'entraide pour dormir au sec et c'est un gain de poids non négligeable pour une marche pieds nus rapide. Certaines nuits seront réservées auprès de refuges pour leur éviter les troubles de l'accueil d'une personne 'de trop' dans ces espaces déjà restreints. Pour le reste, je proposerai mon aide pour diverses tâches", comme le ménage, la cuisine, ou encore un concert de la part de ce jeune musicien amateur.
"C'est jouable"
Ce Chambérien, à la coupe de cheveux léopard, est conscient de l'envergure de son défi et des quelque 500 km à effectuer entre Nice et Saint-Gingolph, sur les bords du lac Léman. "J'ai déjà fait la traversée alpine seul à vélo l'année dernière. J'avais déjà eu cette volonté de sortir un peu des routes et d'aller sur les sentiers. Je me suis dit que j'allais rajouter un petit défi, étant donné que c'est déjà quelque chose que je pratique depuis un certain temps. J'ai donc décidé de le faire pieds nus."
"J'ai fait des recherches et j'ai pas mal expérimenté en montagne. Je me suis dit que c'est jouable. C'est un petit peu débile, mais j'aime bien ce qui est peu fou", admet-il.
Le jeune homme s'est laissé le mois de juillet pour parcourir une partie des plus beaux sentiers d'Europe. Il passera notamment par les massifs du Mercantour, du Queyras, du Beaufortain et du Haut-Giffre pour finir par le Chablais.
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Une succession de massifs avec plusieurs milliers de mètres de dénivelé positif. Mais il se sent prêt, avec notamment un entraînement spécifique : "Je ne m'entraîne pas comme un traileur classique. J'entraîne aussi le haut du corps qui me sert à avoir de l'équilibre avec les bâtons. Quand on marche sur des légos par inadvertance, il y a ce petit déséquilibre. On le contrebalance avec les bâtons."
La plus rapide traversée pieds nus ?
Camille s'est déjà préparé avec de longues randonnées sans chaussure : "Oui, mes pieds ont changé. Mais je m'attendais à avoir des changements bien plus importants, avec notamment plus de corne. C'est plutôt la sensation de douleur qui a changé. On se rend compte que (marcher pieds nus) ce n'est pas forcément une sensation que l'on doit associer à la douleur, mais plutôt à la proprioception. Il s'agit de la manière de conscientiser notre corps dans l'espace : c'est ce qui nous permet de rester debout notamment."
"On ne va pas aussi vite qu'avec des chaussures, mais on arrive quand même à avoir des rythmes raisonnables", conclut-il. Un rythme qu'il va falloir assumer malgré les aléas climatiques. Il l'assure : sa feuille de route a été tracée, il randonnera "même sous les intempéries" pour réussir "potentiellement la plus rapide grande traversée alpine pieds nus".