A Chambéry, le musée savoisien est en travaux depuis 2014 et doit ouvrir ses portes l'année prochaine. D’ici là, il doit accueillir de nouvelles pièces typiques du département de la Savoie, dont certaines ne passent pas inaperçues en raison de leur taille. Il a notamment fallu percer la façade du musée pour faire rentrer une pirogue de l’époque carolingienne.
C’est la pièce maîtresse du futur musée savoisien. Une grande pirogue, de l’an 600 de notre ère est arrivée à Chambéry dans un sarcophage de métal ce mardi 31 mai. Le bateau de 10 mètres de long a été retrouvé dans le lac du Bourget il y a plus de dix ans.
"C’est l’aboutissement d’un rêve qui a commencé en 2014 quand on a appris l’existence de la pirogue, se félicite Sébastien Gosselin, directeur adjoint du musée savoisien. Et c’est aussi le début de la suite du projet puisque ce sont les premiers objets qui rentrent dans le bâtiment".
Pour faire entrer cet objet monumental de près d’une tonne dans les locaux du musée, il a fallu percer la façade puis élargir une fenêtre. Suspendu dans le vide à l’aide d’une grue, le précieux coffre a ensuite été déposé délicatement dans l’une des pièces du musée. "Là on peut être vraiment sereins pour la suite, ajoute Sébastien Gosselin. C’est vraiment un moment de joie".
Cette pirogue a nécessité un énorme travail de conservation et de rénovation. Et d’autres manipulations délicates sont prévues pour sortir la relique de son caisson métallique et la mettre en vitrine.
Illustrer l'âge d'or des stations de ski
Outre la pirogue de l’époque carolingienne, le musée a également reçu deux autres pièces typiques des stations savoyardes. La première est une télécabine des années 70 provenant de la station de Courchevel.
Avant d’être hissée dans le musée grâce à la grue, elle a été nettoyée profondément pour effacer toutes traces de corrosion.
La seconde est une salle de bain des Arcs 1800 datant des années 60. Fabriquée en matière plastique, elle est arrivée démontée dans une caisse de protection. "Le risque c’est qu’elle se casse, qu’elle se torde ou qu’elle se vrille. Et c’est pour ça qu’elle a une caisse à claire-voie qui permet de la stabiliser. Donc on manipule la caisse et pas la salle de bain" détaille Sylvie Ramel Rouzet, restauratrice spécialiste des plastiques.
Avec ce mobilier des années 60, les responsables prévoient de reconstituer un appartement typique des stations de montagne, afin d'illustrer le début de l’âge d’or des stations de ski.
Toutes ces pièces seront exposées dans le futur musée savoisien, qui devrait être inauguré d’ici un an.