Des tests de conduite pour les camions qui empruntent le Tunnel du Fréjus, en Savoie

Ils ne sont pas en augmentation, mais les accidents qui impliquent les camions sont souvent lourds de conséquences. Depuis le dernier grand incendie de 2005, la société gestionnaire du Tunnel du Fréjus organise des campagnes de communication, avec cette année un village sécurité. 

Ils sont 3.000 à circuler chaque jour dans le tunnel du Fréjus, qui relie la France à Bardonecchia, Italie. Si les petits accidents et les fermetures sont courants, il n'y a guère de drames et d'incendies dans le tunnel, car les équipements de sécurité sont extrêmement performants. 

Depuis dix ans, la SFTRF (société franco-italienne gestionnaire du tunnel du Fréjus) organise chaque année une campagne de communication à l'adresse des conducteurs de poids-lourd. La décision a fait suite au grand incendie du 6 juin 2005. Un camion transportant des pneumatiques avait pris feu, et fait deux morts, dans un couloir de fumée chauffé à blanc. Les abris avaient permis de limiter le nombre de victimes. 

Et comment oublier la catastrophe du Mont Blanc ? Le 26 mars 1999, l'incendie d'un camion transportant de la margarine et de la farine avait provoqué un drame sans précédent, 39 morts. Le procès avait révélé que les conditions de sécurité n'étaient plus respectées dans ce tunnel. 

Depuis, les normes de sécurité sont drastiques. Mais les mentalités ont encore du mal à changer. Sur l'aire de Rieu Sec ce jour-là, il y avait de nombreux conducteurs de poids-lourd. Lorsqu'on leur demandait s'ils observaient des comportements dangereux autour d'eux, c'était un peu toujours la même réponse... Les Français respecteraient la loi, mais pas les étrangers... D'après eux, ils conduiraient sous l'emprise de l'alcool, doubleraient sur les lignes blanches. Et les automobilistes, ce serait pire.

Il y a aussi ce sympathique conducteur italien, qui nous a fait monter dans son camion. "Vous avez une télévision ?" lui demandons-nous. "Oui, bien sûr". Et il la sort pour la fixer sur le pare-brise. "Vous la regardez en conduisant ?". "Pardon, je n'ai pas compris la question... mais non, pas du tout". 

Et pourtant, c'est là la première cause d'accident de camion, les écrans... téléphone portable et télévision. Il y a aussi les addictions, alcool et drogue voire les deux cumulés. 

Enfin, la fermeture d'un tunnel, même brève, a des conséquences économiques et écologiques lourdes. A chaque accident, la polémique sur le frêt ferroviaire (et la liaison Lyon-Turin) est relancée. 

Reportage Céline Aubert, Didier Albrand, Laetita Di Bin :
Intervenants : Guy Faton, intervenant village sécurité; conducteur de camion italien; Georges Borot, directeur du réseau de l'A43 Maurienne


Les tests proposés au village sécurité de Rieu Sec
C'est un panneau qui annonce la déviation sur l'aire de Rieu Sec. Elle est obligatoire pour tous les poids-lourd, sous peine d'être verbalisé. Les camions doivent emprunter l'aire de stockage, et s'ils le désirent, s'arrêter au village sécurité. 

Les tests sont les suivants :
- un camion de simulation de conduite en situation d'urgence (neige, verglas, brouillard, perte de contrôle...)
- lunettes alcool (déformation de la vision en fonction du degré d'alcoolémie)
- atelier réactiomètre
- atelier sécurité routière avec la gendarmerie 

La campagne d'information se poursuit jusqu'au 12 juin sur l'Aire de régulation de Rieu Sec. Cette aire située à côté de Saint-Michel-de-Maurienne est destinée au stockage des camions en cas d'accident dans le tunnel du Fréjus. C'est la première fois qu'un village sécurité est proposé, jusqu'à présent la campagne se faisait par tractage. 

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