Monique Olivier est sortie de garde à vue, mardi 10 septembre au soir, a indiqué le parquet de Nanterre. Au cours de son procès, en 2023, elle a fait des déclarations qui pourraient relancer l'hypothèse Fourniret. "Une piste sérieuse" selon l'avocate de la famille de Cécile Vallin.
La garde à vue de Monique Olivier, dans le cadre de l'enquête sur la disparition en Savoie de la jeune Cécile Vallin en 1997, a été levée mardi soir, a indiqué mercredi 11 septembre le parquet de Nanterre, sollicité par l'AFP.
L'ex-épouse et complice du tueur en série Michel Fourniret est sortie de garde à vue à 19h55 mardi soir, a précisé le parquet. Le matin du 10 septembre, elle avait été extraite de sa cellule de la prison de Fleury-Mérogis pour être interrogée par les enquêteurs de l'Office central de répression de la violence aux personnes (OCRVP).
Son avocat absent
Son avocat, Maître Richard Delgenes, avait affirmé mardi que sa cliente "ne parlera pas aux enquêteurs" en son absence : prévenu seulement mardi matin, il n'avait pas pu se rendre à Nanterre pour assister Mme Olivier, avait-il dit à l'AFP.
Depuis novembre 2022, le pôle des crimes sériels ou non élucidés - "cold cases" - de Nanterre tente de résoudre l'enquête. Cécile Vallin était âgée de 17 ans au moment de sa disparition. Elle a été vue pour la dernière fois le 8 juin 1997, à 18 heures, le long d'une route départementale à la sortie de Saint-Jean-de-Maurienne, en direction de Chambéry.
La piste Michel Fourniret, dans le cadre de sa disparition, a été rouverte après des déclarations de Monique Olivier à son procès en décembre 2023 pour complicité dans les enlèvements et meurtres d'Estelle Mouzin, Joanna Parrish et Marie-Angèle Domèce.
Lors de ce procès hors normes, le 5 décembre dernier, l'avocat de la famille Mouzin, Maître Didier Seban, a lu des déclarations de Monique Olivier aux enquêteurs belges qui évoquent le meurtre d'une jeune fille, une "baby-sitter" non identifiée vers juin 1997.
Selon ces déclarations rapportées par l'avocat, Monique Olivier a évoqué une "jeune fille endormie" chez le couple à leur domicile de Sart-Custinne, en Belgique, que Michel Fourniret aurait "étranglée à mains nues". À l'époque, la femme du tueur en série s'était contentée de nier. "On n'a pas été en Savoie", avait-elle répondu d'un ton agacé.
Sans nouvelles depuis 27 ans
“J’attends de savoir ce qu’il va se passer, nous expliquait Maître Caty Richard, l'avocate du père de Cécile Vallin, Jonathan Oliver, jointe par téléphone ce mardi. C’est une demande que nous avions faite auprès de la juge d’instruction depuis le mois de décembre.” Depuis les révélations de Monique Olivier, lors de son procès en décembre 2023, l’hypothèse Fourniret est “une piste sérieuse” estime l’avocate.
Une information avait été ouverte pour "enlèvement" par le parquet d'Albertville à la suite d'une plainte des parents. Malgré les importantes recherches entreprises par les gendarmes dans toute la vallée, aucune trace de la jeune fille n'a été trouvée.
Cécile Vallin devait passer l'épreuve de philosophie du baccalauréat, le lendemain de sa disparition. Bonne élève, elle n'avait, semble-t-il, pas de problèmes familiaux ou de difficultés connues. Aucun mouvement de fonds n'a été constaté sur son compte bancaire après sa disparition.
L'hypothèse d'une fugue a été très vite écartée. En 2008, des recherches à l'aide d'un géoradar capable de sonder les sols avaient été lancées sur l'autoroute A43, en chantier à l'époque de la disparition, pour tenter de retrouver son corps, en vain là encore.