Le 8 juin 1997, Cécile Vallin a disparu sans laisser de traces alors qu'elle se rendait à Chambéry, en Savoie. Parmi les suspects envisagés par les enquêteurs : Michel Fourniret. Ce mardi 10 septembre, Monique Olivier a été placée en garde à vue dans le cadre de l'information judiciaire ouverte, entre autres, pour "enlèvement" et "séquestration".
Monique Olivier à nouveau entendue par les forces de l'ordre. L'ex-épouse du tueur en série Michel Fourniret a été placée en garde à vue, mardi 10 septembre au matin, dans le cadre de l'enquête sur la disparition en Savoie de Cécile Vallin en 1997, a indiqué le parquet de Nanterre sollicité par l'AFP.
Âgée de 75 ans, Monique Olivier a été placée en garde à vue à 10h25 dans le cadre de l'information judiciaire ouverte pour "enlèvement, séquestration, détention arbitraires au préjudice de Cécile Vallin", a détaillé cette source, confirmant une information du Parisien.
Une déclaration relance l'affaire
L'ex-femme de l'"Ogre des Ardennes" a été interpellée par l'Office central de répression de la violence aux personnes (OCRVP), dans le cadre d'une enquête menée par le pôle des crimes sériels ou non élucidés - dits "cold cases" - de Nanterre.
L'adolescente, âgée de 17 ans au moment de sa disparition, a été vue pour la dernière fois le 8 juin 1997, à 18 heures, le long d'une route départementale à la sortie de Saint-Jean-de-Maurienne, en direction de Chambéry.
La piste Michel Fourniret, dans le cadre de sa disparition, a été rouverte après des déclarations de Monique Olivier à son procès en décembre 2023 pour complicité dans les enlèvements et meurtres d'Estelle Mouzin, Joanna Parrish et Marie-Angèle Domèce.
Lors de ce procès hors normes, le 5 décembre dernier, l'avocat de la famille Mouzin, Me Didier Seban, a lu des déclarations de Monique Olivier aux enquêteurs belges qui évoquent le meurtre d'une jeune fille, une "baby-sitter" non identifiée vers juin 1997.
Le corps n'a pas encore été retrouvé
Selon ces déclarations rapportées par l'avocat, Monique Olivier a évoqué une "jeune fille endormie" chez le couple à leur domicile de Sart-Custinne, en Belgique, que Michel Olivier aurait "étranglée à mains nues". À l'époque, la femme du tueur en série s'était contentée de nier. "On n'a pas été en Savoie", avait-elle répondu d'un ton agacé.
“J’attends de savoir ce qu’il va se passer, nous explique Maître Caty Richard, l'avocate du père de Cécile Vallin, Jonathan Oliver, jointe par téléphone. C’est une demande que nous avions faite auprès de la juge d’instruction depuis le mois de décembre.” Depuis les révélations de Monique Olivier, lors de son procès en décembre 2023, l’hypothèse Fourniret est “une piste sérieuse” estime l’avocate.
Le conseil de Monique Olivier, Me Richard Delgenes, a été contacté par l'AFP mais n'était pas joignable dans l'immédiat. Une information avait été ouverte pour "enlèvement" par le parquet d'Albertville à la suite d'une plainte des parents. D'importantes recherches avaient été entreprises par les gendarmes dans toute la vallée. Les bois avaient été passés au peigne fin et les étangs explorés. Sans succès.
Le lendemain de sa disparition, la jeune fille devait passer l'épreuve de philosophie du baccalauréat. Bonne élève, elle n'avait, semble-t-il, pas de problèmes familiaux ou de difficultés connues. Elle vivait avec sa mère et son beau-père et aucun mouvement de fonds n'a été constaté sur son compte bancaire après sa disparition.
Les enquêteurs ont très vite écarté l'hypothèse d'une fugue. En 2008, des recherches à l'aide d'un géoradar capable de sonder les sols avaient été lancées sur l'autoroute A43, en chantier à l'époque de la disparition, pour tenter de retrouver son corps, en vain là encore.